Le président de la Chambre des communes affirme qu'il existe bel et bien une procédure pour permettre aux deux députées du NPD qui disent avoir été victimes d'inconduite sexuelle de la part de deux collègues libéraux de porter plainte.

Les partis fédéraux et les hautes instances de la Chambre se sont renvoyés la balle à ce sujet. Ils réagissaient à la sortie de l'une de ces députées, qui n'a pas écarté la possibilité de participer à un éventuel processus, mais a souligné qu'aucun mécanisme n'existe et qu'elle ne sait vers qui se tourner.

La whip du NPD Nycole Turmel a d'ailleurs envoyé une lettre au président de la Chambre des communes, Andrew Scheer, mardi pour lui demander de clarifier les options confidentielles qui s'offrent aux présumées victimes. 

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a quant à lui soutenu que la solution à cette crise se trouve entre les mains du président de la Chambre, à qui il a réitéré sa demande de nommer une tierce partie pour faire la lumière sur les événements qui ont mené à la suspension de deux députés du caucus libéral.

Pressé de toutes parts, le président Scheer a fait savoir en fin de journée qu'il n'a pas un rôle d'enquêteur, mais qu'il met à la disposition des parties impliquées « les ressources » nécessaires, « y compris l'accès à des experts indépendants comme de la médiation ». 

Son bureau a précisé qu'il est possible pour tout député de porter plainte dans de telles circonstances auprès du responsable des ressources humaines de la Chambre des communes, Pierre Parent.

« Les whips de tous les partis ont une responsabilité d'informer tous les députés concernés de l'existence de ces ressources, et de s'assurer qu'ils s'en servent s'ils souhaitent régler cette affaire », a ajouté le président dans une déclaration diffusée par son bureau. 

 « Troublé »

En début de journée, le chef du NPD, Thomas Mulcair s'est dit «troublé» par les détails divulgués aux médias, dont La Presse, par l'une des députées de son parti qui aurait eu une relation sexuelle «sans consentement explicite» avec le député Massimo Pacetti, un des deux députés libéraux suspendus par Justin Trudeau pour avoir commis «une faute personnelle grave».

« C'était la première fois que j'entendais ces détails-là, a-t-il dit à la sortie de la réunion de son caucus.  C'était sa décision et depuis le début nous disons que c'est d'abord et avant une question du respect de la cadence des individus. Il n'y a personne qui pouvait décider pour les victimes ce qu'elles feraient et le timing de tout cela », a indiqué M. Mulcair.

Les deux députés libéraux concernés nient les allégations formulées contre eux.  

La députée qui s'est confiée à La Presse a précisé qu'elle ne souhaite pas porter plainte à la police et avoir « hâte de pouvoir passer à autre chose ». « Dans mon cas, a-t-elle ajouté, l'une des choses qui pourraient m'être le plus bénéfique, c'est simplement de recevoir des excuses, de me rendre compte que la personne comprend réellement qu'elle m'a fait de la peine, qu'elle m'a blessée et qu'elle s'engage dans un processus de thérapie comportementale pour améliorer la façon dont elle agit. »