Une princesse néerlandaise, louangée par le gouvernement Harper pour son leadership auprès des jeunes filles contraintes au mariage, demande à Ottawa et ses alliés les plus riches d'augmenter leur aide financière.

La princesse Mabel van Oranje des Pays-Bas a aussi félicité Ottawa pour son initiative envers les jeunes filles contraintes au mariage, affirmant que le Canada était devenu un leader mondial dans ce dossier de développement mondial, qui a peu de porte-parole sur la scène internationale.

Mardi, le ministre des Affaires étrangères, John Baird a accordé le prix John Diefenbaker pour les droits humains à l'organisme de la princesse, Girls Not Brides, un groupe qui chapeaute 400 organismes non gouvernementaux actifs dans 60 pays.

M. Baird a également annoncé une aide de 10 millions $ supplémentaires à la cause, en plus des 20 millions $ promis plus tôt cette année.

La princesse a été élogieuse envers M. Baird, affirmant que son initiative était un exemple de «développement intelligent» qui aurait un grand impact.

Dans une entrevue à La Presse Canadienne, toutefois, elle a indiqué qu'il était crucial que tous les pays augmentent l'aide financière pour atteindre la cible, fixée par les Nations unies, de 0,7 pour cent du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays.

Actuellement, le Canada consacre moins de 0,3 pour cent de son PIB à l'aide internationale.

«Je pense qu'il est sage pour les pays riches de dépenser 0,7 pour cent de leur PIB au développement international, a fait valoir Mme van Oranje. C'est un investissement intelligent et les montants impliqués ne sont pas énormes.»

«Les conséquences de ne pas le faire, tout le monde les ressent. Par exemple, la vague d'immigrants d'Afrique du Nord en Europe. Certains de ces conflits, qui s'expliquent surtout par la pauvreté, se transforment en problèmes de sécurité et de politique étrangère qui touchent le monde entier.»

Plus tôt cette année, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé le même message au premier ministre, Stephen Harper, juste après que celui-ci s'est engagé à accorder 3,5 milliards $ sur cinq ans à la santé des mères et des enfants.

En plus de la princesse et de M. Ban, l'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Rodham Clinton, et la très respectée revue médicale britannique The Lancet ont aussi formulé des critiques à l'endroit de M. Harper, notamment parce qu'il refuse d'accorder des fonds à l'avortement dans ses projets pour la santé reproductive.

Mardi, cette critique s'est à nouveau fait entendre dans un rapport du Fonds des populations de l'ONU, qui fait état des difficultés économiques auxquelles font face 1,8 milliard d'enfants dans les pays en voie de développement.

Le président d'Action Canada pour la santé et les droits sexuels, Sandeep Prasad, soutient toutefois que le gouvernement a dépensé seulement 1,3 pour cent des fonds de l'Initiative Muskoka pour la planification familiale à l'étranger entre 2010 et 2013.

Selon M. Prasad, deux millions de jeunes filles âgées de moins de 15 ans accouchent chaque année, et 90 pour cent d'entre elles sont mariées.

Le premier ministre Harper avait promis 2,8 milliards $ en 2010, lors du lancement de l'Initiative de Muskoka.