La réduction des investissements fédéraux dans la recherche sur les changements climatiques prive les chercheurs qui y oeuvrent toujours de données essentielles.

Interrogé sur les effets des compressions du gouvernement conservateur dans le domaine de la science climatique, le directeur général du consortium Ouranos, Alain Bourque, a noté que les chercheurs peinent désormais à trouver les données requises pour analyser l'évolution des changements climatiques.

«Il y a un impact au niveau des données d'observation. Les séries temporelles continues sont de plus en plus rares», a-t-il indiqué en marge d'une conférence de presse tenue vendredi.

Ouranos regroupe plus de 400 scientifiques et autres experts dont la tâche est d'étudier l'impact du réchauffement climatique, d'identifier les risques qu'il représente et de proposer des solutions pour s'y adapter.

Les conséquences économiques des changements climatiques sont au coeur des préoccupations de l'organisme.

Le gouvernement fédéral, qui a cessé depuis plusieurs années de financer Ouranos par le biais d'Environnement Canada, continue tout de même de faire appel à ses services sur une base contractuelle à la demande de ministères individuels tels ceux des Ressources naturelles, du Transport ou de l'Agriculture.

«Dans ce contexte, la structure de financement est très différente: c'est sur la base de projets spécifiques en fonction de besoins spécifiques et ça ne représente pas un investissement récurrent annuel pour l'organisation», a précisé M. Bourque.

Il note par ailleurs que la réduction du financement de la science climatique a aussi affecté les chercheurs universitaires et la recherche fondamentale.

Il prend pour exemple la diminution sévère des sommes allouées à la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, dont le budget a même été réduit à néant en 2009 avant de n'être que partiellement rétabli en 2011 à la suite du tollé que la chose avait provoqué.

La Fondation soutenait les travaux de plus de 200 chercheurs. Plusieurs projets de recherche ont dû être abandonnés à la suite de ces démarches et certaines installations ont été fermées.

M. Bourque salue cependant l'effort du gouvernement du Québec pour venir combler le vide, du moins partiellement.

«À l'époque, il y a quelques années, le gouvernement du Québec était venu dans une certaine mesure à la rescousse pour appuyer ces équipes de chercheurs qui, soudainement, avaient moins de financement», a-t-il dit.