L'emballement de Thomas Mulcair pour un oléoduc, qui permettrait de faire circuler le pétrole d'ouest en est, ne se dément pas malgré l'opposition croissante soulevée par ce projet chez les environnementalistes et les politiciens du Québec, la province où le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait fait le plein de votes lors des plus récentes élections fédérales générales.

Le chef du NPD a indiqué que le projet Énergie Est, qui est mis de l'avant par l'entreprise TransCanada, constitue la proposition la plus sensée pour assurer le transport du pétrole tiré des sables bitumineux provenant de l'Alberta vers les raffineries de l'est du pays.

Il a cependant indiqué que le projet devrait être piloté avec beaucoup de rigueur et faire l'objet d'une révision environnementale sérieuse.

M. Mulcair a également noté que la législation devrait obliger les compagnies pétrolières à payer pour la pollution qu'elles génèrent et pour l'augmentation des gaz à effet de serre qu'elles provoquent.

Il a soutenu que l'opposition au projet Énergie Est a pu augmenter progressivement en raison de l'échec du gouvernement à exiger de la transparence et à réclamer des comptes en lien avec ce dossier.

Thomas Mulcair est persuadé que le vent peut tourner dans la mesure où les Canadiens se laissent convaincre qu'Ottawa sera en mesure de protéger l'environnement et de répondre aux préoccupations des gens dont les terrains seront traversés par l'oléoduc, incluant les Autochtones.

«Ce n'est pas que c'est impossible à faire. C'est seulement que le premier ministre Stephen Harper ne sait pas comment s'y prendre», a déclaré le chef néo-démocrate dans le cadre d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne.

Poursuivant sur sa lancée, il a souligné que le gouvernement fédéral a fait du processus d'évaluation environnementale une imposture en plus de retirer tout le mordant de certaines législations destinées à préserver les pêcheries et les cours d'eau du pays.

Pour prouver qu'il saurait se distinguer des conservateurs dans l'éventualité où sa formation prenait le pouvoir, M. Mulcair a indiqué qu'il dispose déjà d'une «solide feuille de route» en matière de protection de la nature faisant ainsi allusion à l'époque où il était le ministre québécois de l'Environnement.

Les néo-démocrates espèrent être en mesure de l'emporter lors du prochain scrutin fédéral général prévu en 2015.

Pour y arriver, ils devront notamment s'efforcer de conserver leurs acquis au Québec, une province dans laquelle une vague orange avait déferlé en 2011, ce qui avait permis aux troupes de Thomas Mulcair d'accéder aux sièges de l'opposition officielle aux Communes.