Même si les manifestations à Hong Kong se calment, Stephen Harper doit insister auprès de ses hôtes chinois le mois prochain pour discuter des problèmes soulevés par les étudiants activistes, a déclaré un ancien ambassadeur.

David Mulroney, l'ambassadeur d'Ottawa à Pékin de 2009 à 2012, affirme que même si le Canada a besoin du commerce avec la Chine, il doit quand même trouver des façons de discuter d'enjeux importants qui touchent des principes essentiels de la démocratie.

Les troubles qui sévissent à Hong Kong pourraient placer le premier ministre et d'autres dirigeants occidentaux dans une position délicate lorsqu'ils se rendront en novembre à Pékin au Sommet de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique). Le groupe de l'APEC inclut aussi les États-Unis et l'Australie, ainsi que la Russie.

«Il est très, très important que nous devenions tous meilleurs à faire cela, parce que ce défi n'est pas prêt de disparaître», a dit M. Mulroney dans une récente entrevue.

«Je crois que nous voyons un aperçu de notre futur avec tout cela».

Quelque 200 000 manifestants ont envahi les rues de Hong Kong à la fin du mois dernier après une décision de leur gouvernement, soutenu par la Chine, d'instaurer un comité pro-Pékin pour choisir les candidats qui pourront prendre part aux élections de 2017.

Le nombre de manifestants a diminué de façon significative, mais des affrontements avec la police ont éclaté mardi soir, après que des centaines de policiers soient intervenus pour enlever les barricades à l'aide de scies électriques et de cisailles.

L'ex-ambassadeur affirme qu'il est important pour le Canada, les États-Unis et l'Australie «de trouver une voix et d'exprimer leur opinion au sujet de ce qui est vraiment au coeur de ces manifestations: une définition plutôt inadéquate du suffrage universel».

Et ils doivent trouver une façon de le faire tout en continuant à développer leurs liens économiques avec la Chine, a-t-il ajouté.

«La Chine va demeurer un partenaire inévitable si nous voulons la croissance de notre économie», a poursuivi M. Mulroney, maintenant un chercheur principal à l'École Munk des affaires internationales de l'Université de Toronto.

«Et en même temps, nous devons gérer les difficultés qui viennent avec un pays qui est aussi différent et imprévisible que la Chine».

M. Harper est aussi sous pression de remettre sur la bonne voie les relations avec la Chine après une série de revers récents. Le premier ministre a blâmé la Chine pour une attaque informatique sur le Conseil national de recherche, ce qui a mis en colère les dirigeants chinois. La Chine a depuis arrêté un couple de Canadiens, les qualifiant d'espions.

Et le mois dernier, Ottawa a annoncé que le gouvernement avait finalisé une controversée entente de protection des investissements étrangers, mais pas avant un délai de deux ans qui avait irrité Pékin.