Le chef du NPD, Thomas Mulcair, promet d'investir près de cinq milliards de dollars durant un premier mandat afin de créer 370 000 nouvelles places abordables en garderie.

Cet investissement, qui atteindrait 5 milliards de dollars par année après huit ans, viserait à plafonner à 15 dollars par jour les frais de garde, a indiqué M. Mulcair en conférence de presse ce matin à Ottawa. Le Québec, qui a déjà un réseau de garderies à 7 dollars par jour, se verrait offrir une compensation financière pour maintenir son réseau abordable.

M. Mulcair a précisé qu'il compte s'inspirer du modèle québécois pour convaincre les autres provinces de mettre sur pied un réseau de garderies qui respecterait certains principes tels que l'accessibilité, la qualité et le prix abordable. Mais le programme national que souhaite créer le NPD, s'il prend le pouvoir aux prochaines élections, ne serait pas uniforme à travers le pays. Chaque province a des besoins particuliers et cela serait respecté, a tenu à souligner M. Mulcair.

À l'heure actuelle, 900 000 enfants n'ont pas accès à une place abordable en garderie, selon le NPD. Certains couples doivent débourser entre 65 et 90 $ par jour pour envoyer leur enfant dans une garderie, comme c'est le cas au centre où M. Mulcair a choisi de faire son annonce.

Durant la première année au pouvoir, un gouvernement néo-démocrate investirait 290 millions de dollars afin de créer 60 000 nouvelles places en garderie. Cet investissement passerait à 595 millions de dollars la deuxième année, 1,2 milliard la troisième année et 1,865 milliard à la fin d'un premier mandat.

L'investissement atteindra les cinq milliards de dollars par année après deux mandats, donc après huit ans.

Devant les journalistes, M. Mulcair a cité une étude de l'économiste Pierre Fortin démontrant que l'offre des services de garde avait permis à 70 000 mères d'intégrer le marché du travail au Québec. L'arrivée de ces femmes sur le marché du travail a engendré des retombées de 1,75 $ pour chaque dollar investi par le gouvernement québécois dans ce programme, selon les recherches de M. Fortin, présent à la conférence de presse de M. Mulcair.

« Le Québec est un chef de file en matière de services de garde abordables. Les services de garderies à 7 $ du Québec seront renforcés par ces nouveaux investissements fédéraux. Nous pensons que le gouvernement fédéral peut aider le Québec à continuer d'offrir des services de garde accessibles, abordables et de qualité », a affirmé M. Mulcair, alors que des bambins s'amusaient derrière lui.

Dans le cadre de sa lutte contre le déficit, le gouvernement libéral de Philippe Couillard songe à augmenter les tarifs quotidiens des centres de la petite enfance du Québec.

Alors que le compte à rebours électoral est commencé, M. Mulcair se rendra à Toronto, Vancouver, Halifax et Charlottetown cette semaine afin d'expliquer cette promesse du NPD.

Trudeau réagit

L'idée de créer un programme national de garderie n'est pas neuve : l'ex-premier ministre libéral Paul Martin avait annoncé une telle initiative en 2004, mais le projet a été relégué aux oubliettes par le gouvernement Harper en 2006.

Bien qu'il se dise favorable à aider les provinces et les municipalités pour les services à la petite enfance, le chef libéral, Justin Trudeau, ne s'est pas montré emballé par l'initiative de M. Mulcair.

« On est 10 ans plus tard, on était en surplus à ce moment-là », a-t-il résumé lors d'un passage à Québec.

Il dit néanmoins avoir « hâte » de prendre connaissance de la proposition du chef néo-démocrate.

Avec la collaboration de Martin Croteau