Le ministère de la Défense nationale a réduit sa commande annuelle de munitions en 2014 afin d'économiser de l'argent - une révélation qui a soulevé de nouvelles questions, mercredi, sur le niveau de préparation du Canada dans sa bataille contre le groupe armé État islamique au Moyen-Orient.

La réduction de 38 pour cent a été suffisamment importante pour forcer d'autres ministères, particulièrement ceux des Travaux publics et de l'Industrie, à questionner l'impact de cette décision, selon des documents internes obtenus par La Presse Canadienne.

L'un de ces documents, une note adressée à la ministre des Travaux publics Diane Finley en date du 5 février 2014, indique que son ministère a tenté de convaincre les responsables de la Défense d'abandonner la réduction ou de la répartir sur quelques années.

Les responsables de la Défense ont rétorqué que c'était impossible puisque cela «empêcherait le ministère d'atteindre ses objectifs financiers».

Résultat: le budget 2014 pour les munitions est passé de 153 millions $ à 94 millions $.

Lors des premières phases de la guerre en Afghanistan, le ministère de la Défense nationale s'était retrouvé dans une situation semblable et avait dû effectuer une commande de dernière minute pour des munitions.

L'information a fait surface la même journée où le premier ministre Stephen Harper a déclaré à la Chambre des communes que les coûts de déploiement des forces spéciales dans le nord de l'Irak allait être débités du budget actuel du ministère.

M. Harper n'a pas précisé d'où viendrait l'argent en cas de mission de combat en Irak, qui faisait toujours l'objet de discussions derrière des portes closes, mercredi. Il n'a pas voulu non plus spéculer sur les coûts d'une telle mission.

Lors de la campagne électorale de 2006, les conservateurs avaient promis de financer les déploiements à l'étranger à travers un budget différent de celui de la Défense nationale.

La guerre en Afghanistan a reçu un statut spécial, mais pas la campagne de bombardements en Libye et la mission d'entraînement en Afghanistan, selon des documents préparés l'an dernier pour le ministre de la Défense, Rob Nicholson.