Un élargissement de la mission canadienne en Irak doit être approuvé par la Chambre des communes - surtout si la mission en devient une de combat, a martelé jeudi le Nouveau Parti démocratique.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair est de nouveau revenu à la charge à la Chambre des communes en exigeant que le premier ministre Stephen Harper rende publique la requête qu'il dit avoir reçue de Washington à cet effet.

Car selon ce que le chef conservateur a dévoilé mercredi à New York, le Canada pourrait être appelé à jouer un rôle plus important dans la lutte contre le groupe armé État islamique (ÉI).

M. Harper a soutenu qu'il n'avait pas l'intention de déployer des troupes au sol. Pour certains observateurs, cela laisse présager qu'une intervention aérienne pourrait bien être dans les cartons.

Si l'on parle effectivement d'une mission de combat, il serait impératif non seulement d'en débattre entre parlementaires, mais également de soumettre le tout à un vote, a insisté Thomas Mulcair.

Selon le leader de l'opposition, «dans l'état actuel des choses, ça serait irresponsable de donner un chèque en blanc à Stephen Harper sur cette question de la participation militaire canadienne en Irak».

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) est déjà opposé à la mission de 30 jours qui est actuellement en cours, estimant ne pas disposer de suffisamment d'informations sur le rôle précis et l'endroit où se trouvent les 69 conseillers militaires spéciaux des Forces armées canadiennes.

Le ministre de la Défense, Rob Nicholson, a répliqué que le gouvernement se pencherait sur la requête des États-Unis et qu'il prendrait une décision.

Mais même un vote à la Chambre des communes ne ferait pas le bonheur du NPD, a-t-il ensuite raillé.

«Rien ne rendra le NPD heureux, rien, pas des débats, pas des votes, pas des statistiques, pas des informations sur cela, rien ne les rendra heureux, mais nous nous tenons aux côtés de nos alliés», a lancé M. Nicholson.

Son collègue à l'Emploi, le ministre Jason Kenney, s'est montré un peu plus loquace lors d'une mêlée de presse, à l'issue de la période des questions.

Il a affirmé que «s'il y a des engagements de nature de combat, évidemment, il y a un vote».

C'est ce que le gouvernement a fait pour l'Afghanistan et la Libye, par exemple, a-t-il rappelé.

Les libéraux, qui ont donné leur feu vert à la mission actuellement en cours, qui doit prendre fin le 5 octobre, se disent pour leur part opposés à une mission de combat.

«On verra (ce que le gouvernement) propose. Certainement, il y a des contributions possibles que le Canada pourrait faire qui de notre côté exigeraient un vote, oui», a fait valoir le porte-parole en matière d'affaires étrangères, Marc Garneau.

Le réseau Global rapportait pour sa part, jeudi, que c'était le Canada, et non les États-Unis, qui avait offert d'élargir sa contribution dans cette mission.