Le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu a été contraint de s'excuser au Sénat mardi pour la situation de conflits d'intérêts qui a découlé de sa liaison amoureuse avec une employée.

En juin, la Conseillère sénatoriale à l'éthique a conclu que M. Boisvenu avait enfreint le Code régissant les conflits d'intérêts des sénateurs en faisant pression sur l'administration pour qu'elle embauche et bonifie les conditions de travail de son amie de coeur.

La conseillère Lyse Ricard a cependant décidé de ne pas imposer de sanction. « Je crois que c'est de bonne foi qu'il a commis cette erreur de jugement», a-t-elle conclu.

Mais un comité composé de trois sénateurs conservateurs et deux sénateurs libéraux n'a pas suivi cette recommandation. Siégeant à huis clos, ce comité a ordonné au sénateur Boisvenu de présenter ses excuses officielles dès la reprise des travaux de la Chambre haute. On lui a aussi ordonné de suivre, à ses frais, une formation «qui lui permettra de bien comprendre les fondements d'une gestion contemporaine des relations employeur-employé dans une institution publique».

Pierre-Hugues Boisvenu a donc brièvement pris la parole avant la période de questions mardi. « J'ai un profond respect pour cet endroit exceptionnel et ceux qui y travaillent », a-t-il dit.

« Je tiens donc à présenter mes excuses aux membres et aux victimes d'actes criminels dont je me fais le porte-parole ici, chaque jour, si les faits rapportés par le commissaire à l'éthique ont pu entacher la crédibilité et l'image du Sénat. »

La fille aînée de M. Boisvenu a été assassinée en 2002 et sa plus jeune est décédée dans un accident de voiture trois ans plus tard.

« Soyez assurés que je poursuivrai ma mission dans cette honorable Chambre avec tout le respect que je lui dois et avec la même admiration que j'ai envers les victimes d'actes criminels et leurs familles, qui chaque jour se lèvent aussi pour prendre la parole afin de faire reconnaître leurs droits », a-t-il conclu.