Les Néo-Brunswickois ont élu un gouvernement libéral majoritaire, mais la victoire de Brian Gallant a été reléguée dans l'ombre par les problèmes informatiques d'Élections Nouveau-Brunswick, lundi.

Dans les circonstances, les partisans d'un dépouillement manuel global se font de plus en plus insistants.

Le chef de L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, a martelé qu'il était nécessaire qu'une telle procédure soit effectuée.

Les progressistes-conservateurs avaient déjà formulé la même demande.

Quant à M. Gallant, le grand gagnant de la soirée, il s'est abstenu de s'engager dans cette voie le soir du scrutin.

De son côté, le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, a lancé qu'une révision s'imposait pour faire la lumière sur ce qui s'est produit au moment où le décompte des votes a dû être suspendu.

Le dépouillement du vote a été interrompu vers 22h45, heure locale, en raison de problèmes informatiques après qu'Élections Nouveau-Brunswick eut constaté des écarts dans  les tabulations de certaines de ses machines électroniques. L'opération a repris environ deux heures plus tard. Dans un courriel, Paul Harpelle, d'Élections Nouveau-Brunswick, a expliqué qu'il y avait des problèmes avec le chargement de données provenant de 49 cartes-mémoires. L'agence a dû travailler «d'arrache-pied» pour résoudre le problème.

Peu après 1h00, heure locale, le Parti libéral comptait 27 candidats élus ou en tête. Les progressistes-conservateurs du premier ministre sortant David Alward en comptaient 21. Le chef du Parti vert, David Coon, a enlevé la circonscription de Fredericton-Sud, une première victoire électorale pour cette formation.

Les libéraux ont dominé le vote populaire, obtenant 42,73 % des voix, comparativement à 34,65 % pour les conservateurs. Le NPD suivait à 12,98 %, le Parti vert à 6,61 % et l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick fermait la marche à 2,14 %.

Le NPD a échoué à faire élire un seul candidat. Même son chef, Dominic Cardy, a dû se contenter de la deuxième place dans sa circonscription. Il a déjà annoncé sa démission, tout en affirmant qu'il croyait que le Nouveau-Brunswick méritait «mieux qu'un gouvernement conservateur ou libéral».

À 32 ans, Brian Gallant devient le deuxième plus jeune premier ministre de l'histoire de la province. Il avait fait campagne en promettant de créer des emplois grâce à un programme d'infrastructures. «Quelle nuit!», a-t-il lancé d'amblée devant ses partisans.

Se disant honoré et reconnaissant de la confiance des électeurs, il a déclaré, dans son discours de victoire, que sa province était «à la croisée des chemins». Il a reconnu que plusieurs décisions difficiles seront à prendre, mais il a assuré la population de travailler fort pour amener la province «dans la bonne direction».

Il a rappelé que malgré les ennuis de la soirée, Élections Nouveau-Brunswick était parvenue à accomplir sa mission. Le résultat a été retardé, mais le droit de vote n'a pas été nié aux citoyens, a-t-il souligné.

Un des candidats conservateurs qui tiraient de l'arrière, Carl Killen, s'est fait conseiller par ses avocats de ne pas concéder la victoire à son adversaire libéral en raison des problèmes occasionnés par les machines à compter le vote.

Deux autres chefs de parti ont été élus. Sans surprise, il s'agit du leader conservateur David Alward et du libéral Brian Gallant.

Au moins sept ministres ont mordu la poussière, dont Marie-Claude Blais (Éducation), Michael Olscamp (Agriculture, Aquaculture et Pêches), Danny Soucy (Environnement), Craig Leonard (Énergie et Mines) et Claude Williams (Transport).

Le libéral Denis Landry a été le premier candidat déclaré élu dans la circonscription de Bathurst-Est-Nepisguit-Saint-Idosore.

À la dissolution de la chambre, les progressistes-conservateurs avaient 41 sièges, alors que les libéraux n'en comptaient que 13. Il y avait un indépendant. Le redécoupage de la carte électorale a diminué le nombre de comtés de 55 à 49.