À 13 mois des prochaines élections, le premier ministre Stephen Harper lance déjà son plaidoyer auprès des Canadiens pour obtenir un quatrième mandat de suite.

M. Harper a profité de la reprise des travaux parlementaires lundi matin pour réunir ses troupes au Centre des congrès afin de prononcer un discours sur les grandes priorités de son gouvernement conservateur au cours des prochains mois.

L'économie, la création d'emplois, la lutte contre la criminalité et la défense d'alliés que sont Israël et l'Ukraine sur la scène internationale seront au coeur des préoccupations de son gouvernement d'ici au scrutin de 2015.

Ce discours avait l'allure d'un début d'une longue campagne électorale.

Vêtu d'un veston et sans cravate, prenant la parole au milieu de ses députés et sénateurs et des employés de la colline, le premier ministre a affirmé que les contribuables canadiens auront droit à une réduction de leur fardeau fiscal dès l'an prochain, soit dès que l'équilibre budgétaire sera rétabli.  

«J'ai hâte au dépôt de la mise à jour économique et financière cet automne, alors que nous parlerons des premières étapes de la prochaine partie de notre plan conservateur pour les Canadiens», a soutenu le premier ministre, provoquant une longue ovation de ses députés et sénateurs.

«Nous, les conservateurs, savons que les contribuables canadiens n'ont pas travaillé fort pour rétablir l'équilibre budgétaire pour que le gouvernement augmente ensuite les impôts, accumule plus de dettes ou verse d'importantes sommes d'argent à des groupes d'intérêts », a-t-il ajouté.

À ceux qui estiment qu'un changement de garde serait bénéfique en 2015, M. Harper lance un avertissements: les progrès réalisés depuis la crise mondiale de 2008 pourraient disparaître rapidement si l'on confie le pouvoir à une autre équipe.

«Notre reprise économique est réelle, mais elle est fragile. Les gains que nous avons réalisés peuvent facilement se perdre. Notre avenir dépend des choix que nous ferons aujourd'hui. Nous choisissons de réduire les déficits et les taxes et de créer des emplois. Nous avons choisi non pas d'investir dans la bureaucratie, mais de donner aux familles la chance de garder l'argent qu'elles gagnent», a affirmé M. Harper.

«Nous choisissons de faire passer les intérêts des honnêtes citoyens et des victimes avant ceux des criminels. Et nous choisissons de prendre une position ferme sur la scène internationale en respectant nos valeurs et nos intérêts», a-t-il ajouté.

Dans son discours d'une vingtaine de minutes, M. Harper n'a pas nommé ses adversaires, mais il a fait quelques références à leurs positions. Il a ainsi raillé une déclaration passée du chef libéral Justin Trudeau, qui avait affirmé qu'on devrait s'attarder aux causes profondes d'attentats terroristes comme celui de Boston plutôt que de céder à des réflexes automatiques de vengeance.

«Nous savons que leur idéologie n'est pas le résultat d'une ''exclusion sociale'' ou d'autres soi-disant ''causes à effet'', a-t-il lancé au sujet de l'État islamique en Irak. C'est diabolique, c'est vil et ça doit être opposé sans ambiguïté.»

Le premier ministre a aussi a réitéré sa ferme intention d'appuyer Israël et il a sévèrement dénoncé le président russe Vladimir Poutine, le seul à ne pas savoir que la Guerre froide est terminée, a-t-il lancé.

M. Harper a exhorté ses troupes à garder le cap sur les priorités de son gouvernement à un an des prochaines élections générales. «Notre programme est clair, et il nous reste encore beaucoup de travail à faire», a-t-il lancé.

Son discours prononcé devant un immense drapeau canadien a souvent été interrompu par les ovations de ses militants. Le premier ministre a été le plus chaudement applaudi lorsqu'il a souligné que son gouvernement est sur le point de rééquilibrer le budget fédéral.