Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a réussi à forcer la tenue, la semaine prochaine, d'une rencontre d'urgence du comité parlementaire des pêches au sujet des forages exploratoires au large de Cacouna.

Après avoir essuyé un refus du gouvernement conservateur pour obtenir cette rencontre, le NPD s'est servi d'une procédure spéciale pour s'assurer qu'elle ait bel et bien lieu. Pour cela, trois députés qui siègent au comité doivent demander la réunion: le NPD, qui en a justement le nombre suffisant, s'est prévalu de ce droit.

Les néo-démocrates déplorent que le début des forages ait été autorisé sans que les avis scientifiques n'aient été rendus publics.

Ces forages exploratoires sont faits par l'entreprise albertaine TransCanada, qui souhaite construire un port pétrolier au Bas-Saint-Laurent dans le cadre de son projet d'oléoduc Énergie Est.

L'opposition officielle veut donc que les spécialistes qui ont donné les avis techniques et scientifiques à la base des autorisations d'Ottawa pour les forages sous-marins témoignent lors du comité et fournissent des explications sur ce que TransCanada fait présentement au large de Cacouna.

Le NPD veut aussi que le comité des pêches étudie en profondeur l'impact de ces travaux sur l'environnement et sur l'habitat naturel du béluga dans le Saint-Laurent.

«Il y a urgence car les forages ont lieu actuellement», a dit le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Guy Caron.

Il a souligné que les travaux se déroulent juste à côté d'un parc marin créé pour protéger les baleines.

«Le gouvernement a déclaré qu'ils suivent les avis scientifiques. On veut les analyser, pour en débattre», a-t-il dit.

«Si avis scientifique il y a», a ajouté le député, dubitatif.

À la fois Québec et Ottawa ont autorisé les travaux de forage.

Le bureau du président du comité parlementaire des pêches, le conservateur Rodney Weston, a confirmé avoir reçu la lettre du NPD et il a précisé que la réunion a été convoquée pour mardi matin.

Mais même si les députés se réunissent, cela ne veut pas dire que l'étude aura lieu pour autant. Les conservateurs sont majoritaires sur le comité et peuvent y faire ce qu'ils veulent. Bref, ils peuvent couper court à la réunion en refusant d'entreprendre une étude.

Mais si les conservateurs refusent, «ils auront à porter les conséquences de leurs gestes», a prévenu le député Caron, qui représente une circonscription du Bas-Saint-Laurent.