Souvent accusé d'utiliser la scène internationale pour servir ses propres intérêts politiques au pays, le gouvernement conservateur a été applaudi pour son ouverture par des députés de l'opposition invités à accompagner le ministre des Affaires étrangères, John Baird, lors de son séjour en Irak.

Les deux porte-parole de l'opposition en matière d'affaires étrangères, le néo-démocrate Paul Dewar et le libéral Marc Garneau, se sont rendus avec M. Baird en Irak, plus tôt cette semaine, pour un séjour de 26 heures.

John Baird et les conservateurs en général avaient essuyé des critiques, au printemps dernier, lorsqu'ils ont exclu l'opposition d'un voyage à Kiev, au coeur de la crise ukrainienne.

Mais le parti au pouvoir a récemment démontré des signes d'ouverture, John Baird en particulier. Marc Garneau a récemment assisté avec John Baird à une manifestation de la communauté juive d'Ottawa en appui à Israël. Paul Dewar brillait par son absence - le NPD a indiqué qu'il s'agissait d'un conflit d'horaire -, mais MM. Garneau et Baird ont célébré leur solidarité non partisane en appuyant ensemble Israël.

Cette semaine, MM. Dewar et Garneau ont tous les deux applaudi l'ouverture des conservateurs, appréciant avoir eu l'occasion d'observer de plus près une crise internationale majeure.

Pour M. Dewar, il s'agissait d'un deuxième voyage dans le nord de l'Irak. Il s'était rendu par lui-même à Erbil en 2007. Cette fois, il décrit plutôt son expérience comme «un séjour multipartisan visant à observer ce qui se passe en Irak, afin de déterminer ce que le Canada peut faire». M. Dewar prévoit faire ses recommandations sur les gestes que devrait faire le gouvernement.

M. Garneau a précisé que son collègue de l'opposition et lui-même ont tous les deux pu poser des questions aux politiciens irakiens pendant les rencontres officielles de M. Baird.

«C'était très apprécié», a confié M. Garneau.

«D'un point de vue libéral, nous avons les mêmes intérêts ici», a-t-il ajouté, qualifiant le groupe État islamique en Irak et au Levant (EIIL) de «fléau».

Cette manifestation d'unité illustrait parfaitement le message que M. Baird souhaitait livrer à ses hôtes irakiens: que le nouveau gouvernement central de ce pays, qui entrera officiellement en fonction le 11 septembre, devra laisser le passé derrière lui, devenir plus tolérant et inclusif et s'élever au-dessus des différences sectaires.

À la fin de sa conférence de presse avant son départ d'Erbil, M. Baird a tenu à faire ses remerciements.

«Je suis aussi très heureux d'avoir été accompagné par des représentants des deux autres partis politiques au Canada», a ajouté le ministre.

«Je crois que nous parlons d'une même voix: nous détestons les activités terroristes barbares que nous voyons dans la région et nous voulons venir et nous tenir debout avec vous et le peuple de ce grand pays.»