À deux semaines du référendum sur l'indépendance de l'Écosse, le premier ministre Stephen Harper a plaidé en faveur de l'unité britannique, mercredi.

À deux semaines du référendum sur l'indépendance de l'Écosse, le premier ministre Stephen Harper a plaidé en faveur de l'unité britannique, mercredi.

De passage à Londres, le premier ministre a affirmé que l'indépendance de l'Écosse - comme celle du Québec - ne permettra pas de résoudre les problèmes mondiaux, ni même ceux des citoyens ordinaires.

« Notre pays est une force forte et positive dans le monde, a-t-il déclaré devant un parterre de gens d'affaires. Et nous croyons, de la perspective du Canada, qu'un Royaume Uni fort et uni est une force positive dans le monde. »

M. Harper a noté que les pays développés doivent maintenant composer avec la concurrence des pays émergents, l'endettement et le vieillissement de la population. À cela s'ajoutent les défis mondiaux comme le terrorisme, la guerre, les changements climatiques et les épidémies. 

Le morcellement du Canada et du Royaume Uni règlera aucun de ces problèmes, dit-il.

« Il n'y a rien, dans la division de l'un ou l'autre de ces pays, qui servirait les intérêts mondiaux, ou même les intérêts des gens ordinaires dans ces pays », a dit M. Harper.

Aux Écossais de décider

La décision de rester au sein du Royaume Uni appartient cependant aux Écossais et cette décision doit être respectée, selon M. Harper. Il note que les modalités de la consultation ainsi que sur la question ont fait l'objet d'une entente entre Londres et Édimbourg. 

« C'est un vote avec des conséquences immenses et ces conséquences doivent être rigoureusement comprises et entendues, a-t-il dit. Le public, particulièrement l'establishment, devrait être prêt à accepter le jugement que rendront - à tort ou à raison - les gens ordinaires. »

M. Harper a souligné que les dernières élections au Québec ont été marquées par un fort recul des partis indépendantistes. Il estime que les Québécois, en particulier ceux des jeunes générations, constatent que 40 ans de « débat existentiel » sur la question nationale n'ont pas permis de régler les problèmes concrets.

De « l'ingérence », selon le Bloc

Le chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu, a qualifié de « déplacée » « l'ingérence » de M. Harper dans le débat référendaire en Écosse.

« L'autodétermination du peuple écossais n'appartient qu'au peuple écossais. Il faudrait peut-être rappeler au premier ministre conservateur qu'en vertu de la Charte des Nations Unies et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, chaque peuple dispose d'un choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique, et d'assurer librement son développement économique, social et culturel. » 

Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral ont tous deux refusé de commenter la sortie de M. Harper.

Les sondages en Écosse accordaient une solide avance au camp du « Non » depuis plusieurs mois. Mais une enquête menée par la firme YouGov, diffusée cette semaine, porte à croire que la course pourrait être plus serrée. Selon ce sondage, 53% des Écossais s'opposent à l'indépendance et 47% l'appuient