Stephen Harper a promis mercredi que le Canada en ferait davantage pour combattre la menace croissante de l'extrémisme islamique au Moyen-Orient, ajoutant qu'il le ferait toutefois avec un budget limité.

S'exprimant devant des gens d'affaires, à Londres, le premier ministre s'est joint à d'autres leaders mondiaux pour manifester son horreur envers l'exécution d'un deuxième journaliste américain, Steven Sotloff, par des extrémistes de l'État islamique (EI).

Malgré la visibilité accordée à ces assassinats - les deux ont été filmées dans des vidéos publiées en ligne -, M. Harper souligne qu'ils ne représentent qu'une partie des victimes du groupe.

«Il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg et des dizaines de milliers de personnes sont traitées de cette façon», a déclaré le premier ministre, faisant référence aux attaques contre des chrétiens, le peuple yazidi, des musulmans chiites et d'autres individus n'adhérant pas à l'islamisme ultraconservateur prêché par EIIL.

Le Canada est prêt à collaborer au côté des alliés, mais M. Harper a rejeté les critiques en provenance du pays et de l'étranger voulant que les dépenses de son gouvernement en matière de défense ne soient pas suffisantes.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne exercent des pressions sur tous les alliés, leur demandant de s'engager à respecter un plan de 10 ans pour atteindre l'objectif fixé par l'OTAN, soit des dépenses militaires représentant 2 % du PIB de chaque nation.

En ce moment, les dépenses du Canada en cette matière ne représentent que 1 % de son PIB.

«Notre gouvernement a fait d'importants investissements pour la défense», a déclaré M. Harper lors d'une séance de questions-réponses avec l'éditeur du magazine conservateur britannique The Spectator, Fraser Nelson.

«Nous admettons, en tant que gouvernement, que nous allons probablement dépenser davantage, mais nous n'investirons que lorsque c'est vraiment nécessaire.»

La Défense nationale a vu son budget être réduit de plus de 10 % depuis la fin de la mission en Afghanistan, et de récentes données révèlent que les dépenses devraient diminuer de 2,7 milliards pour que l'équilibre budgétaire soit atteint.

«Lorsqu'il est question d'investissements, nous pouvons nous quereller à ce sujet, mais le fait est que (...) le Canada a non seulement donné tout ce qu'on lui a demandé lors des missions militaires, il a contribué de manière disproportionnée. Ne me dites donc pas combien vous dépensez, dites-moi ce que vous faites», a lancé M. Harper.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères John Baird a annoncé que le Canada versera 15 millions $ pour aider les Irakiens à contrer la menace que représente l'EI.

De cette somme, environ 10 millions $ serviront à acheter des casques, des gilets pare-balles et des véhicules pour les forces irakiennes qui combattent les insurgés de l'EI. Le reste permettra d'appuyer les efforts régionaux pour limiter les déplacements des combattants en Irak et en Syrie.