En tournée pré-électorale, le ministre conservateur Denis Lebel a tenté, jeudi, de minimiser la controverse soulevée par son collègue de la Justice, Peter MacKay.

M. MacKay essuie un tir nourri de critiques depuis la publication, il y a quelques jours sur Facebook, d'une photographie le montrant tout sourire portant un chandail à l'effigie d'un lobby pro-armes, l'Association canadienne pour les armes à feu (ACAF).

Sur la photo, le ministre de la Justice est flanqué de deux militants du groupe. Le message «No Compromise» (pas de compromis) est imprimé sur son chandail.

La Coalition pour le contrôle des armes à feu, le Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD) et le Parti québécois (PQ), entre autres, ont vertement condamné la décision du ministre de la Justice et procureur général du Canada de porter un vêtement affichant un message aussi controversé.

En point de presse à Québec, au terme d'une tournée militante d'une douzaine de jours, M. Lebel a d'abord banalisé l'incident, n'y voyant rien de répréhensible.

«Écoutez, j'ai vu d'autres de mes confrères avec des chandails des Canadiens, j'en ai vu d'autres avec toutes sortes de chandails», a lancé le ministre de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales.

Lorsque des reporters ont insisté pour savoir s'il endossait le geste posé par son collègue, M. Lebel a paru mal à l'aise et a fini par dire qu'il n'avait pas vu la photographie en question.

Néanmoins, il a défendu les orientations de son gouvernement en faveur des utilisateurs d'armes à feu.

«Je comprends qu'il peut y avoir des questions mais moi, je réaffirme que notre volonté est de laisser plus de liberté au niveau des chasseurs, entre autres des Premières nations, qui se servent des fusils de chasse et des armes d'épaule», a-t-il argué.

Pour le reste, le ministre MacKay «répondra» de ses actions, a ajouté M. Lebel.

Un projet de loi sur la délivrance des permis d'armes à feu doit en principe être déposé à l'automne afin de simplifier les règles pour l'acquisition et la possession d'armes.

Après avoir sillonné le Québec, le ministre Lebel a rencontré une soixantaine de militants dans la Vieille capitale pour les inviter à se mobiliser en prévision du scrutin général, l'an prochain.

Le Parti conservateur a perdu ses assises dans la région de Québec à l'élection de 2011 au profit du NPD qui a raflé six circonscriptions dans la capitale. Le député de Roberval-Lac-Saint-Jean a promis «des gains» aux militants mais a soigneusement évité de s'engager sur le terrain des chiffres.

Pendant son allocution, M. Lebel s'en est pris au syndicat des Métallos qui blâme sur toutes les tribunes le gouvernement fédéral, et lui-même en particulier à titre d'ancien titulaire des Transports, pour la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic.

Le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, a même prédit que les conservateurs paieront le prix politique du laxisme réglementaire.

M. Lebel a accusé le syndicat d'exploiter la tragédie pour faire de la petite politique.

«Je trouve que c'est malhonnête, un total manque de respect. C'est manquer de respect aux 47 personnes qui ont perdu la vie et aux familles de ces personnes. Quand quelqu'un veut faire de la petite politique avec un dossier comme celui-là, je trouve ça tout à fait odieux», a-t-il dit.