Le Sénat canadien ne deviendra peut-être jamais une chambre parlementaire élue, mais certains tentent d'y apporter au moins une touche de démocratie.

Terry Mercer, sénateur libéral indépendant, propose un amendement constitutionnel pour que le président du Sénat soit élu par les sénateurs, plutôt que d'être nommé par le premier ministre.

Cette initiative survient au bon moment puisque le président actuel, le sénateur conservateur Noël Kinsella, doit se retirer à la fin du mois de novembre.

M. Mercer estime que sa proposition est plus facile à envisager que le plan du premier ministre, qui voudrait faire élire tous les sénateurs et imposer une limite à la durée de leur mandat.

Les projets de M. Harper ont été freinés au printemps par la Cour suprême, qui a estimé que ses réformes changeraient le caractère fondamental du Sénat et, pour cette raison, qu'elles exigeraient un amendement constitutionnel approuvé par au moins sept provinces, représentant 50% de la population.

M. Mercer affirme que des experts en droit l'ont assuré que sa proposition, plus modeste, ne demanderait que le feu vert du Sénat et de la Chambre des communes.

Depuis 1986, les députés élisent par vote secret le président de la Chambre des communes, et M. Mercer juge qu'il est grand temps que les sénateurs adoptent la même procédure.

«Comme membres du Sénat, nous devrions avoir notre mot à dire sur qui est le président, a dit M. Mercer. Le poste est important et doit être confié à quelqu'un en qui nous avons tous confiance.»

M. Mercer espère maintenant que le Sénat s'occupera de son amendement sans tarder à la reprise des travaux du Parlement, le mois prochain, pour que l'approbation des Communes puisse être sollicitée à temps pour élire le remplaçant de M. Kinsella.