Au terme d'une réflexion de plusieurs semaines, le député de Jonquière-Alma, Claude Patry, a annoncé ce matin qu'il terminera son mandat à la Chambre des communes au sein du Bloc québécois, mais qu'il ne briguera pas les suffrages aux prochaines élections fédérales prévues en octobre 2015.

L'annonce de M. Patry met ainsi fin aux rumeurs qui ont circulé au sujet de son avenir au cours des derniers jours, notamment depuis le départ fracassant du député Jean-François Fortin, qui a claqué la porte du Bloc québécois la semaine dernière en faisant une virulente sortie contre le nouveau chef Mario Beaulieu.

À l'instar de M. Fortin, M. Patry avait appuyé le député André Bellavance dans la course à la direction du Bloc, remportée par une mince majorité de 53 % par M. Beaulieu en juin. 

« Mon silence devant la démission de M. Fortin a été interprété par certains médias comme un signe avant-coureur de mon départ du Bloc, et cela même si j'ai indiqué, par l'intermédiaire de mon attaché de presse que ces rumeurs étaient sans fondement. Je me suis rallié au à la décision des membres du Bloc québécois lors de la course à la chefferie et je demeure convaincu que le Québec serait en meilleure position s'il avait, entre ses mains, tous les pouvoirs pour assurer son développement », a affirmé M. Patry dans communiqué de presse.

Ancien syndicaliste, M. Patry avait été élu en portant la bannière du NPD au scrutin de mai 2011. Il a quitté ce parti pour se joindre au Bloc québécois en 2013, insatisfait de la position du NPD sur la question de l'unité nationale et de la clarté référendaire.

M. Beaulieu a rencontré M. Patry lundi soir dans le bureau de circonscription de ce dernier à Jonquière. Les deux hommes avaient refusé de répondre aux questions des médias après la rencontre.

« Au cours des dernières semaines, certains m'ont demandé de me prononcer sur le départ de Jean-François Fortin. M. Fortin a pris une décision difficile en quittant le caucus. Il faut du courage pour se lancer en politique et il en faut encore plus pour maintenir ses principes face à la pression politique. J'ai été sévèrement critiqué lors de mon départ d'une autre formation politique. J'ai suivi mes convictions et je ne le regrette pas. En ce sens, je ne critiquerai pas la décision de Jean-François Fortin d'avoir suivi les siennes », a affirmé M. Patry.

En évitant de claquer lui aussi la porte, M. Patry donne un peu de répit à Mario Beaulieu, lui qui tente de refaire l'unité des troupes dans la foulée de sa victoire et de la démission de Jean-François Fortin.

Le Bloc, qui a régné en maître au Québec pendant près de 20 ans avant de subir les contrecoups de la vague orange en 2011, ne compte plus que trois députés à la Chambre des communes, soit Claude Patry, André Bellavance et Louis Plamondon.