Le député bloquiste démissionnaire Jean-François Fortin aura convaincu au moins une personne de la validité des critiques qu'il a formulées à l'endroit de son ancien chef Mario Beaulieu: un ministre conservateur.

«J'ai lu les propos de M. Fortin, et je suis d'accord avec ces propos-là à 100%. Donc à partir de là, ils (les bloquistes) s'organiseront avec leurs problèmes. Nous, on va continuer à se concentrer sur l'économie», a soutenu mercredi le ministre du Développement international, Christian Paradis.

Le ministre ne s'est pas fait prier pour tirer à boulets rouges sur Mario Beaulieu, qui n'aura contribué qu'à «marginaliser» encore davantage le Bloc québécois.

Il a continué à se moquer de la situation en plaidant qu'il ne serait plus nécessaire, pour les partis d'opposition à la Chambre des communes, de remettre en question la pertinence de la formation indépendantiste, puisque les bloquistes s'en chargent désormais entre eux.

«On disait ça, nous, comme parti opposé au Bloc et les gens pouvaient froncer des sourcils en disant que c'était partisan, mais là, c'est un député de la formation qui a claqué la porte en le disant», a-t-il ironisé en marge d'une annonce à Montréal.

Sans aller jusqu'à prédire que le parti fondé en 1991 pourrait être rayé de la carte aux prochaines élections générales prévues en octobre 2015, le ministre Paradis a néanmoins déclaré que le Bloc avait perdu de son attrait au Québec.

«Les électeurs auront un choix, a-t-il déclaré. S'ils décident de voter pour le Bloc, évidemment, ce sera en faveur d'un parti qui est marginalisé, qui a une approche franchement passée date, qui est exclusif, qui est divisif.»

Jean-François Fortin a claqué la porte du Bloc québécois avec fracas, mardi, en accusant le chef Mario Beaulieu de radicaliser le parti et d'ignorer les décisions de ses militants, ce que le principal intéressé a par la suite vigoureusement nié en conférence de presse.