Le Canada a annoncé mercredi de nouvelles sanctions et interdictions de voyager contre de hauts responsables russes et ukrainiens et des groupes reliés au gouvernement du président russe Vladimir Poutine, ce à quoi Moscou a répliqué avec ses propres sanctions.

La nouvelle série de sanctions du Canada, mise en vigueur en coordination avec les États-Unis et l'Union européenne, est dévoilée alors que les leaders occidentaux accusent la Russie d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats le long de sa frontière avec l'Ukraine.

Mais le président Poutine a rapidement répliqué, ordonnant aux autorités gouvernementales d'établir une liste de produits de l'agriculture provenant de pays ayant imposé des sanctions contre la Russie. Ces importations seront interdites ou restreintes pour une période allant jusqu'à une année.

Les sanctions de la Russie toucheront principalement le secteur du porc canadien. Les exportations agricoles du Canada vers la Russie se chiffraient à 563 millions $ en 2012, selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, et la majeure partie était composée de porc congelé.

Le Canada ne sera pas le seul pays à se voir restreindre l'accès au marché russe. Mercredi, une agence de nouvelles de l'État russe a indiqué que le pays interdirait toutes les importations de produits agricoles en provenance des États-Unis.

Le Canada a dévoilé de nouvelles sanctions économiques contre 19 individus et 22 entités économiques russes ou ukrainiens. Les personnes visées sont des élus, dignitaires, militaires et hommes d'affaires jugées «responsables de la crise» en Ukraine, et à qui on impose une interdiction de voyager au Canada.

La Banque de Moscou et d'autres institutions financières russes sont aussi visées par ces mesures ainsi qu'un transporteur aérien, Dobrolyot.

Le premier ministre Stephen Harper en a fait l'annonce mercredi par voie de communiqué. M. Harper affirme que «les gestes militaires provocateurs posés par le régime Poutine dans l'est de l'Ukraine restent gravement préoccupants pour le Canada et la communauté internationale».

L'objectif des sanctions est «d'accroître la pression économique et politique sur le régime Poutine et sur ceux qui en sont proches». Il précise aussi que «ces sanctions sont imposées en étroite collaboration avec les partenaires du Canada aux États-Unis et en Europe».

Ainsi, les restrictions annoncées par l'Union européenne concernant l'exportation de matériel militaire à la Russie sont aussi en place au Canada, selon le communiqué.

Le gouvernement Harper se dit aussi «déterminé à imposer la réglementation nécessaire pour mettre en oeuvre des restrictions à l'exportation des technologies utilisées dans le secteur russe de l'exploration pétrolière et de l'extraction».

Le Canada est prêt à adopter d'autres mesures si le gouvernement de Vladimir Poutine poursuit son agression militaire, a dit M. Harper.

«Le président Poutine n'a donné aucune indication de son intention de respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine ou d'exercer son pouvoir sur les agents soutenus par la Russie, pour mettre fin à la violence en Ukraine», a exprimé le premier ministre.

«Au contraire, tout indique que malgré l'écrasement criminel du vol MH17, la Russie continue à fournir un soutien logistique et des armes perfectionnées à ses agents dans l'Est de l'Ukraine», a-t-il poursuivi.

Le mois dernier, les 298 personnes à bord du vol de Malaysia Airlines, qui effectuait la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur, sont mortes lorsque l'appareil a été détruit en survolant l'est de l'Ukraine.