Les politiques étrangères du Canada se font remarquer aux États-Unis, où elles sont applaudies par la frange la plus conservatrice du Parti républicain.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a été acclamé après sa participation à l'une des émissions de radio conservatrices les plus populaires aux États-Unis, le «Mark Levin Show», dont les cotes d'écoute se situent entre sept et huit millions d'auditeurs.

L'animateur lui a posé des questions sur la position du Canada face au conflit actuel dans la bande de Gaza. M. Baird a résumé la position de son gouvernement, affirmant qu'Israël a le droit de se défendre, que le Hamas est une organisation terroriste, que la guerre vise le Hamas et non le peuple palestinien, et qu'il ne peut y avoir d'équivalence morale face au terrorisme, «le grand combat de notre génération».

L'animateur Mark Levin a demandé à M. Baird s'il faisait lui aussi face à des médias qui traitent les deux parties du conflit de la même façon, comme c'est le cas aux États-Unis. Le ministre a affirmé que ce phénomène existait aussi au Canada.

«Il y a un parti pris de gauche significatif dans les médias, un parti pris contre Israël dans de nombreux médias canadiens», a déclaré M. Baird dans l'entrevue, qui a été diffusée jeudi soir. «Et vous savez quoi? On s'en balance.»

Dans des segments de l'émission avant et après la participation du ministre canadien, l'animateur s'est lancé dans les critiques qui ont fait sa marque de commerce: déverser son fiel contre le président Barack Obama.

M. Levin a légèrement tempéré ses critiques contre le président américain pendant l'entrevue avec M. Baird, affirmant qu'il ne voulait pas rendre son invité canadien inconfortable.

«Je dois vous dire, monsieur (...) à quel point vous êtes rafraîchissant par votre franchise et votre rationalité. Parce que je n'ai pas ce sentiment par rapport à certaines choses qui se passent dans mon propre gouvernement ici et certaines choses qu'ils disent», a affirmé l'animateur à M. Baird.

«Je ne veux pas vous mettre sur la sellette, non, mais le message (aux États-Unis) est un peu déroutant, un peu mou, tandis que votre gouvernement et votre premier ministre sont sans équivoque.»

Quand M. Baird est parti, l'animateur a parlé plus franchement.

Il a passé quelques minutes à comparer favorablement M. Baird à M. Obama, au secrétaire d'État John Kerry et même à des républicains modérés comme Jeb Bush, une cible privilégiée des républicains les plus conservateurs.

M. Levin a expliqué qu'il avait invité John Baird à son émission afin que les jeunes Américains y trouvent une source d'inspiration.

Au passage, il a décoché quelques autres flèches au président Obama.

«Je me disais: »Wow, que ferions-nous pour avoir un secrétaire d'État comme M. Baird?«», a dit l'animateur. «Et son patron Stephen Harper, le premier ministre du Canada, c'est la même chose. Vous savez, le pays, notre pays, nous avons vraiment du vague à l'âme en ce moment, non?»

«Nous avons beaucoup, beaucoup de jeunes auditeurs. Et je veux que vous sachiez ce que ça fait d'entendre un responsable public solide, réfléchi et conservateur, parce que vous en entendez rarement. Imaginez si quelqu'un avec cet état d'esprit, ces principes, cette vision et ce système de croyances se trouvait dans notre Bureau ovale, au lieu d'un artiste sans envergure adepte des coups bas.»

Malheureusement, a dit M. Levin, les Américains doivent se contenter d'un président qui, selon lui, vénère les penseurs du communisme comme Karl Marx et Friedrich Engels, en plus du militant social de gauche Saul Alinsky, auteur du «Manuel de l'animateur social».