Avec tout le battage médiatique entourant sa suspension, le sénateur Mike Duffy croyait peut-être avoir atteint l'apogée en matière de controverse. Mais voilà qu'une Péruvienne de 32 ans affirme être sa fille - plus précisément une enfant illégitime née d'une courte union entre le Canadien et une ex-passeuse de drogue.

Elle s'appelle Karen Duffy, s'exprime en espagnol et vit à Lima avec son conjoint et leurs trois filles. Tous les après-midi, elle donne des cours d'anglais à ses petites, au cas où elles rencontreraient un jour leur grand-père.

Dans une entrevue accordée au magazine Macleans, Karen Duffy affirme avoir déposé une poursuite devant une cour péruvienne. Elle laisse ainsi deux choix à Mike Duffy: soit il admet être son père, soit il fournit un échantillon d'ADN afin de prouver le contraire. Et s'il s'abstient de faire quoi que ce soit, la Cour supérieure de Lima attestera qu'il est, par défaut, son géniteur. Une décision qui n'aura toutefois aucun impact au Canada.

Quand Macleans a demandé au sénateur - suspendu en novembre 2013 à la suite d'un scandale de dépenses jugées injustifiées - de réagir à la nouvelle, le principal intéressé a évoqué de «fausses allégations», «formulées par une trafiquante de drogue il y a plus de 30 ans».

La mère de Karen Duffy, Yvette Benites, aurait rencontré la soeur de Mike Duffy, Moira, dans une prison pour femmes de Kingston, en Ontario. Elle y était incarcérée après s'être fait prendre avec de la cocaïne à l'aéroport de Toronto, une drogue que son conjoint de l'époque aurait mise dans ses bagages à son insu, selon elle. Ce serait donc Moira Duffy qui aurait permis à Yvette Benites et à son frère de se rencontrer. Après une courte idylle, l'ex-détenue serait tombée enceinte de Mike Duffy, alors un journaliste fort populaire au Canada.

À présent, Karen Duffy ne demande pas d'argent à son père présumé. Pas plus qu'elle n'a l'intention de déménager au Canada. Elle souhaite simplement que ses filles connaissent leurs origines. «Je veux le rencontrer. Je veux qu'il me connaisse et partager avec lui les choses qui me sont chères», a-t-elle dit à Macleans.