Le Parti québécois donne 24 heures au ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, pour rembourser la totalité des primes de 215 000 $ qu'il a reçues à titre de médecin, sans quoi il doit démissionner.

Le chef intérimaire péquiste Stéphane Bédard a affirmé mardi que son parti a laissé suffisamment de temps pour que M. Bolduc s'acquitte de cette demande formulée il y a deux semaines.

M. Bédard lance maintenant un appel au premier ministre Philippe Couillard pour qu'il exige la démission de M. Bolduc si son ministre ne s'exécute pas dans les prochaines 24 heures.

«Ça fait longtemps que cette somme aurait dû être remboursée, a-t-il dit. On laisse 24 heures au premier ministre pour dire qu'il va forcer ce remboursement ou qu'il va l'inviter à démissionner. C'est l'un ou l'autre parce que là, on est dans une situation où toute la classe politique est mise à mal.»

Selon le chef péquiste, le comportement de M. Bolduc n'est pas éthique, puisqu'il a reçu des primes sans respecter l'objectif qui était de réduire le nombre de patients sans médecin de famille.

«Tout le monde le sait qu'il y a un manquement à l'éthique, a-t-il dit en entrevue téléphonique. On a une prime qui a été touchée d'une façon qui n'est pas conforme à la réalité et ce n'est pas un petit montant, c'est 200 000 $.»

Lundi, le premier ministre Philippe Couillard a affirmé qu'il fallait revoir les critères pour le versement de cette prime parce que dans sa forme actuelle, l'incitatif n'assure pas l'objectif de prise en charge.

Jusqu'ici, la Coalition avenir Québec était la seule formation politique à avoir demandé la démission de M. Bolduc, en raison des primes qu'il a reçues pour prendre en charge des patients qu'il a abandonnés en avril quand il a été nommé ministre.

L'ex-ministre libéral de la Santé Claude Castonguay a également exigé la démission de M. Bolduc, dont il a associé la comportement aux malversations exposées par la Commission Charbonneau.

Selon M. Bédard, avec M. Bolduc encore dans ses rangs à titre de ministre, le gouvernement sera incapable d'exiger les compressions budgétaires qu'il attend pour rétablir l'équilibre des finances publiques.

«Ils ne pourront pas exiger quoi que ce soit des contribuables, dans le contexte actuel», a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Bédard n'a pas voulu s'engager sur la proposition de M. Couillard qui, à la lumière du cas de M. Bolduc, a évoqué la nécessité de baliser pour les députés la possibilité d'avoir un emploi en plus de leurs fonctions d'élu.