Le ministre fédéral de l'Industrie, James Moore, s'est donné pour mission de créer une véritable zone de libre-échange à travers le Canada, et pourrait amorcer les négociations avec les provinces à ce sujet dès l'automne.

M. Moore souhaite bientôt présenter un rapport soulignant les failles du système actuel, et les avantages que pourrait avoir un nouvel accord de libre-échange interprovincial. Il prévoit également rencontrer ses homologues des provinces et territoires le mois prochain ou au début du mois de septembre pour permettre à ses fonctionnaires de travailler sur des propositions dès l'automne.

Selon le ministre, la table est mise pour assurer le succès du projet. Il croit en effet que la défaite du Parti québécois au Québec (deuxième province la plus peuplée du pays) et l'élection de gouvernements pro-commerce en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse en 2013 ont créé une rare occasion de négocier.

M. Moore affirme que des dizaines de milliards de dollars se perdent chaque année à cause des pratiques protectionnistes des provinces.

Trois premiers ministres de l'Ouest ont envoyé cette semaine à leurs homologues une lettre dans laquelle ils souhaitent moderniser le commerce intérieur, en prévision de la rencontre du Conseil de la fédération, à Charlottetown le mois prochain.

M. Moore a applaudi cette initiative, estimant qu'il s'agissait là d'une preuve additionnelle de l'intérêt pour la création d'une économie plus ouverte au pays.

Les libéraux au pouvoir en Ontario ont déjà indiqué qu'ils étaient ouverts à l'idée de lever certains obstacles au commerce interprovincial, tout en faisant part de leur hésitation à éliminer certaines restrictions avantageuses pour les entreprises de la province. Le ministre des Finances, Charles Sousa, a précisé qu'il ne souhaitait pas mettre en péril la survie d'entreprises de sa province.

Certaines restrictions mises en place en Ontario font en sorte que les entreprises établies à l'extérieur de la province peuvent plus difficilement répondre aux appels d'offres sur les projets d'infrastructures, par exemple.

Les consommateurs d'alcool de la province doivent également acheter leurs vins et spiritueux en passant par la société des alcools de l'Ontario (LCBO), plutôt qu'en s'adressant directement à un producteur à l'extérieur de la province. La LCBO offre un service d'importation privée pour les produits qu'elle n'offre pas en magasins. Les résidents de l'Ontario peuvent ramener personnellement du vin, de la bière et des spiritueux qu'ils achètent dans d'autres provinces ou territoires, mais les quantités permises sont limitées.