Le chef de l'opposition officielle à Ottawa a décidé de se porter à la défense d'une espèce menacée en Montérégie. Thomas Mulcair somme la ministre fédérale de l'Environnement (qu'il considère comme le pire titulaire de ce ministère qu'ait jamais eu le Canada), Leona Aglukkaq, de faire adopter immédiatement un décret d'urgence pour protéger la rainette faux-grillon sur la Rive-Sud.

Selon le chef du NPD, la bataille pour protéger la rainette faux-grillon à La Prairie s'inscrit dans la destruction systématique des lois environnementales par le gouvernement conservateur. « La protection des espèces menacées, c'est le nerf de la guerre, a-t-il précisé au cours d'une entrevue avec La Presse. C'est extrêmement important puisqu'il est question de la vie des écosystèmes, de la biodiversité. Nier l'obligation faite aux termes d'une loi pour protéger les espèces, c'est une erreur monumentale pour les générations à venir. »

Dans une lettre envoyée mardi à la ministre Aglukkaq, le NPD rappelle que ce n'est pas la première fois qu'elle faillit à sa mission de protéger les espèces menacées au Canada. « On sait que c'est la ministre de l'Environnement la plus anti-environnement qu'on ait jamais eue dans l'histoire du Canada », affirme M. Mulcair. Si la ministre ne donne pas suite à la demande de son parti, il promet de hausser le ton et de s'adresser directement au premier ministre Harper.

Selon Thomas Mulcair, en ne faisant rien, le gouvernement fédéral sait très bien ce qu'il est en train de faire. « On a une ministre qui se hisse au-dessus de la loi, et moi, je la somme d'appliquer la loi. Ce n'est pas un choix personnel de faire ou non appliquer la loi. Elle a l'obligation de le faire. »

Le chef de l'opposition rappelle que les scientifiques ont donné un avis clair dans ce dossier. La Presse a d'ailleurs signalé que les experts à Ottawa et à Québec ont été unanimes : la survie de la rainette est menacée à La Prairie. Pour Thomas Mulcair, le sort réservé à cette grenouille est une énième démonstration que le gouvernement Harper est « anti-science ». « La science est basée sur des faits, et c'est important d'avoir des décisions basées sur des faits. Mais le gouvernement Harper préfère prendre ses décisions d'abord et inventer des faits ensuite. »