Le chef libéral, Justin Trudeau, a expliqué lundi qu'il suivait les préceptes de son père en matière d'avortement et de choix de candidats aux élections.

Dans un courriel envoyé à ses partisans et publié sur le site Internet du Parti libéral du Canada, M. Trudeau adressait cette «réflexion personnelle» à quiconque s'inquiète de sa décision de refuser au sein de son parti des candidats réticents à voter «pour le droit des femmes au libre choix» en matière d'avortement.

«Mon père a été pour moi un modèle extraordinaire, qui avait des convictions profondes et éclairées par le fait qu'il fréquentait l'église tous les dimanches et nous lisait régulièrement la Bible, écrit-il. De plus, il nous a élevés très religieusement, en tant que catholiques.

«Ce qui ne l'a pas empêché de légaliser le divorce, décriminaliser l'homosexualité, et mettre en place d'autres initiatives dans le respect des droits fondamentaux de la personne, poursuit-il. Lui-même restait fidèle à ses croyances personnelles, tout en reconnaissant qu'en tant que leaders, personnalités politiques, et représentants d'une communauté plus large, notre responsabilité première est de défendre les droits de la personne.»

Justin Trudeau affirme donc qu'il partage la vision du leadership de son père sur cette question.

«Peu importe leurs points de vue, toutes les Canadiennes et tous les Canadiens sont les bienvenus au sein du Parti libéral du Canada. Toutefois, sous mon leadership, les nouveaux députés libéraux devront toujours voter en faveur des droits fondamentaux de la femme. Lorsqu'on parle d'appuyer les droits des femmes, notre Parti doit parler d'une seule et même voix.»

L'archevêque catholique de Toronto, le cardinal Thomas Collins, a récemment écrit à M. Trudeau pour lui demander de permettre aux candidats libéraux de demeurer fidèles à leur conscience. M. Trudeau a accueilli avec bienveillance les commentaires du prélat, mais a rappelé que le PLC est guidé par les valeurs de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne.