Le gouvernement fédéral refuse de rencontrer un groupe de «chefs voyous» de l'Assemblée des Premières Nations jusqu'à ce qu'ils retirent leur menace de paralyser l'économie canadienne.

Le ministre des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, a déclaré jeudi qu'il ne parlerait pas aux représentants de la Confédération des nations - un groupe de chefs autochtones de tout le pays qui se rencontrent en temps de crise ou entre les réunions régulières de l'Assemblée - tant qu'ils ne retireraient pas leur menace.

Durant la période des questions aux Communes, M. Valcourt a affirmé que les députés devaient condamner ces «chefs voyous» qui menacent la sécurité des Canadiens, de leur famille et des contribuables.

Néanmoins, avant cette semaine, cette instance dirigeante, dont la mission, selon sa charte est de s'occuper «de toute urgence sur des sujets de nature fondamentale qui affectent une ou plusieurs Premières Nations», était en dormance depuis une décennie. Elle est réapparue dans le paysage après la démission abrupte du chef national Shawn Atleo, qui avait perdu l'appui des chefs régionaux et faisait face à la perspective humiliante d'un vote qui aurait pu le démettre de ses fonctions.

Les chefs sont réunis à Ottawa cette semaine pour discuter des changements à l'éducation des enfants des Premières Nations proposés par le gouvernement conservateur.

Le projet de loi divise profondément les Premières Nations. Certains chefs estiment qu'il donnerait trop de pouvoir au gouvernement fédéral, tandis que d'autres pensent qu'il permettrait une importante injection d'argent dans un système d'éducation qui en a grandement besoin.

M. Atleo, qui soutenait le projet de loi, a indiqué qu'il quittait ses fonctions pour éviter de devenir le «paratonnerre» du débat.

Le ministre Valcourt a suspendu la réforme jusqu'à ce que l'Assemblée des Premières Nations clarifie sa position sur ce dossier.

La Confédération des nations dénonce notamment ce qu'elle perçoit comme un manque de consultations entre le gouvernement et les Premières Nations sur la réforme de l'éducation et d'autres projets législatifs.

La confédération demande au gouvernement d'abandonner toute législation sur les Premières Nations sans leur consentement préalable, informé et libre, sous peine de conséquences.

«Nous allons commencer de façon stratégique et calculée la paralysie de l'économie canadienne d'un océan à l'autre», affirme un communiqué de la confédération obtenu par la chaîne de télévision autochtone APTN.