L'ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, ne fera face à aucune accusation criminelle pour son rôle dans le scandale des dépenses du Sénat. La GRC a confirmé mardi qu'elle n'a pas amassé une preuve suffisante pour l'incriminer.

La force policière soupçonnait M. Wright d'abus de confiance, de fraude envers le gouvernement et de corruption. Au coeur de l'enquête se trouvait un chèque personnel de 90 000$ qu'il a remis au sénateur Mike Duffy pour qu'il rembourse des allocations de dépenses qu'il a indûment touchées.

«À l'issue de notre enquête, nous avons conclu que les preuves recueillies ne permettent pas de porter des accusations criminelles contre M. Wright», a confirmé la porte-parole de la GRC, Lucy Shorey.

Nigel Wright, un millionnaire, a toujours maintenu avoir sorti son chéquier «dans l'intérêt des contribuables». Il souhaitait éviter que les deniers publics servent à payer les dépenses somptuaires du sénateur Duffy. 

«La conclusion de l'enquête détaillée et méthodique de la GRC a maintenant soutenu ma position», a-t-il indiqué dans une déclaration écrite transmise par son avocat. 

Révélée il y a un an, l'affaire du chèque de 90 000$ a plongé Stephen Harper dans la pire crise politique de ses huit années au pouvoir. Il a d'abord accepté la «démission» de M. Wright, pour ensuite affirmer, quelques mois plus tard, qu'il l'a congédié. 

M. Harper a été pilonné de questions aux Communes pendant des mois à cause de l'implication de son propre bras droit dans l'affaire. Le scandale a aussi testé l'unité du Parti conservateur: deux poids lourds du cabinet Harper, Jason Kenney et Peter MacKay, ont vanté l'intégrité de M. Wright. 

«Nous sommes heureux que la GRC ait fait des progrès dans son travail, a indiqué dans une courte déclaration écrite le porte-parole du premier ministre Jason MacDonald. Le Conseil du premier ministre continuera à offrir toute l'aide possible dans le cadre de l'enquête de la GRC.»

Plus de détails mercredi dans La Presse+