Le Bloc québécois entame sa course à la chefferie au lendemain d'une brutale défaite pour le Parti québécois, mais les bloquistes n'y voient pas une prémonition de leur propre sort au scrutin fédéral de 2015.

Ayant eux-mêmes perdu l'essentiel de leurs troupes à l'élection fédérale de 2011, les bloquistes croient qu'ils peuvent toujours revenir en force sur la scène fédérale.

À preuve, ils rappellent qu'à quatre reprises les Québécois ont choisi un gouvernement libéral au provincial et, dans le scrutin fédéral qui a suivi tout de suite après, ils ont envoyé une majorité de députés du Bloc québécois à Ottawa.

«Ce ne sont pas des vases communicants», explique le député André Bellavance, aussi candidat à la chefferie de son parti.

Et il peut se passer bien des choses d'ici à l'élection fédérale de 2015, dit-il.

«Je pense que les Québécois et Québécoises peuvent encore nous choisir pour porter leurs voix et les représenter.»

M. Bellavance se dit toutefois déçu du résultat des élections au Québec, comme ses collègues bloquistes, et même de la campagne électorale.

«J'aurais préféré un gouvernement du Parti québécois, mais ce n'est pas le cas et on respecte la démocratie», dit-il.

Il ne croit pas que la débandade du Parti québécois sonne le glas de l'option souverainiste ni celui des partis qui portent ce projet. Le scrutin de lundi n'était pas une élection sur la possibilité d'un référendum, fait-il valoir.

Mais il semble reconnaître que le projet de souveraineté en a pris pour son rhume, en déclarant que le jour où les Québécois devront se pencher sur le statut du Québec ne «sera pas dans un avenir rapproché, on le constate».

Le Bloc doit remplacer l'ancien chef Daniel Paillé, qui a quitté en décembre dernier pour des raisons de santé.

La course à la chefferie est ainsi lancée, et le goût amer laissé par la défaite du Parti québécois n'empêchera pas le Bloc de gagner des sièges, soutient M. Bellavance.

Celui qui aspire à devenir le chef du Bloc rejette la thèse selon laquelle les idées de son parti et du Parti québécois sont identiques et que le rejet de l'un vaut aussi pour l'autre.

À son avis, les enjeux sont différents à Ottawa, notamment ceux du commerce international et de la défense.

«Ça ne veut pas dire que tout ce que le Parti québécois prônait a été rejeté par la population et c'est la même chose pour le Bloc Québécois», dit-il.

Le candidat à la chefferie refuse de baisser les bras et réitère que la mission du Bloc demeure la même, soit de défendre les intérêts des Québécois à Ottawa, y compris d'y porter le message des motions unanimes adoptées par l'Assemblée nationale.

Mercredi, le président de la course à la direction du Bloc québécois, Mathieu Alarie, va rencontrer les journalistes afin de faire le point sur le lancement de la course et les règles entourant son déroulement.

Le nom du nouveau chef devrait être connu en mai, à la clôture du congrès national du parti.