Le gouvernement conservateur a été averti à l'avance, par des fonctionnaires, du caractère délicat de la commémoration du 110e anniversaire de la Guerre des Boers.

Des documents obtenus par La Presse Canadienne révèlent que le ministre des Anciens combattants n'avait alors parlé que vaguement de cette guerre en Afrique du Sud afin de ne pas s'appesantir sur son contexte controversé.

A l'époque, selon ces documents, ce conflit britannique survenu en Afrique avait profondément divisé les anglophones et francophones.

Cette guerre a aussi marqué la première utilisation de «l'innovation moderne» que sont les camps de concentration brutaux pour les populations civiles.

Des fonctionnaires ont passé plus d'un mois à préparer la commémoration de la Guerre des Boers, tenue en mai 2012 - s'occupant de détails tels que la répartition des sièges et des messages publiés sur Twitter -, mais ont mis en garde contre le fait de parler du conflit comme tel dans le discours du ministre conservateur en raison de la nature «délicate» du sujet.

Le gouvernement Harper a fait de la célébration du passé militaire du Canada un pilier de sa marque de commerce politique, même s'il a été vivement critiqué pour les réductions budgétaires imposées aux programmes pour anciens combattants des conflits plus récents.

Ottawa a dépensé 30 millions $ pour célébrer la Guerre de 1812 et des événements financés par les deniers publics ont débuté cette année pour souligner le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale.