Preston Manning, l'ex-chef du Parti réformiste et devenu un «vieux sage» du mouvement conservateur canadien, critique le projet de réforme électorale du gouvernement Harper.

Lors d'un discours prononcé samedi dans la capitale fédérale, M. Manning a soutenu que les conservateurs devraient renforcer, et non pas affaiblir, les pouvoirs d'Élections Canada.

Selon M. Manning, le gouvernement devrait modifier son projet de réforme présentement débattu aux Communes pour s'attaquer au «plus grand défi» du système électoral canadien: la baisse de la participation électorale à travers le pays.

Les gouvernements conservateurs, les partis d'opposition conservateurs et le mouvement conservateur doivent constamment affirmer et réaffirmer leur engagement envers l'expansion, plutôt que la limitation, de l'expression démocratique, a poursuivi l'ancien politicien.

Le gouvernement Harper a récemment présenté un projet de réforme en profondeur des lois électorales canadiennes qui, affirme-t-on à Ottawa, s'attaquera aux appels automatisés frauduleux, améliorera le financement électoral et mettra fin à la fraude.

Mais alors que les pénalités pour fraude électorale sont augmentées, ce projet de loi attendu de longue date n'offre pas les nouveaux pouvoirs réclamés par Élections Canada pour obliger les responsables des partis à fournir des preuves.

Le projet de loi viendrait plutôt diviser Élections Canada en deux, séparant le directeur général des élections, qui gère les règles électorales, du commissaire dont le rôle sera d'enquêter et de faire respecter ces règles.

Samedi, toujours, M. Manning a martelé que les conservateurs étaient vus comme «faibles et sur la défense» dans le domaine de l'environnement, un phénomène qu'il qualifie d'«exaspérant».

Cette faiblesse perçue doit être traitée de façon plus sérieuse si les conservateurs veulent multiplier leurs appuis, particulièrement chez les jeunes Canadiens, poursuit M. Manning.