Le gouvernement Harper a présenté mercredi un projet de loi pour créer un registre national public des délinquants sexuels.

Ce registre contiendrait des informations comme le nom, une photo et la ville ou le quartier de résidence de personnes reconnues coupables d'infractions sexuelles visant des enfants et qui présentent un risque élevé de récidive.

L'adresse exacte ne serait pas précisée, mais dans une ville comme Montréal, le quartier ou l'arrondissement pourrait l'être.  

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, s'est défendu de donner à la population un moyen de se faire justice lui-même en se vengeant sur des délinquants. « Ces mesures sont dures et on ne s'en excuse pas », a-t-il dit.

« Chaque parent a le droit de savoir s'il y a un pédophile dangereux dans son quartier », a ajouté le ministre.

À l'heure actuelle, un tel registre existe à l'échelle canadienne, mais il n'est pas public. C'est la Gendarmerie royale du Canada qui le gère et il est accessible aux corps policiers du pays.

Certaines provinces et groupes privés ont créé des sites web pour identifier des délinquants sexuels. Les corps policiers se chargent aussi de temps à autre d'alerter les citoyens sur les allées et venues de certains criminels notoires.

« Nous mettons en place un cadre pour faire en sorte que les parents puissent avoir accès à des données fiables qui nous sont données par les autorités provinciales et municipales et qui puissent veiller à la sécurité de leur enfant », a expliqué le ministre Blaney.

Le projet de loi déposé mercredi contient une série de mesures, dont certaines avaient été annoncées en septembre par le premier ministre Stephen Harper. Elles incluent des nouvelles peines minimales pour des infractions à caractère sexuel commises contre des enfants et des règles plus contraignantes pour les délinquants sexuels canadiens qui voyagent à l'étranger.

« Ne vous trompez pas : si vous êtes un prédateur d'enfant, si vous agressez sexuellement un enfant dans ce pays, vous allez en prison! » a lancé le ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay.

C'est la GRC qui sera chargée d'administrer le nouveau registre public. Elle doit se lancer dans une consultation avec ses homologues des provinces et des territoires pour déterminer la manière qu'il sera mis en oeuvre.