Les États-Unis, le Canada et le Mexique auront toujours des intérêts locaux à défendre, a reconnu mercredi le président Barack Obama à l'issue d'un tête-à-tête avec son homologue canadien, Stephen Harper, lors duquel le controversé projet d'oléoduc Keystone XL a été l'un des principaux sujets abordés.

Mais les échanges commerciaux entre les trois États font partie d'une chaîne d'approvisionnement intégrée qui leur permet à tous de vendre leurs biens et services à l'échelle internationale, a-t-il poursuivi en marge du sommet des «Trois amigos», à Toluca au Mexique.

«Nous avons tous avantage à faire fonctionner tout cela. En fait, si nous voulons continuer à la construire et la renforcer, nous ne pouvons laisser les politiciens s'en occuper seuls», a-t-il soutenu devant une audience de gens d'affaire, les pressant de contribuer au progrès.

«Lorsque les gens comprennent ce que ça veut dire en termes de création d'emplois, quand ils vous l'entendent dire, c'est nettement plus convaincant.»

Le premier ministre Harper et les présidents Obama et Enrique Pena Nieto, hôte du sommet nord-américain, profiteront de la rencontre pour marquer le 20e anniversaire de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), une entente commerciale vantée par M. Harper, même si elle s'est soldée depuis par un déficit commercial du Canada avec le Mexique.

Le président Obama a par ailleurs eu de bons mots pour son homologue canadien, l'appelant par son prénom et soulignant à la blague que son beau-frère étant Canadien, il n'avait pas «d'autre choix que d'aimer les Canadiens».

Plus tôt en journée, M. Harper avait rencontré à Mexico les représentants de TransCanada (TSX:TRP) du projet d'oléoduc Keystone XL et ce, quelques heures à peine avant qu'il ne s'entretienne avec le président américain, notamment pour le presser d'accepter ce projet.

Les deux leaders ont aussi condamné les violences qui font rage dans les rues de Kiev, en Ukraine, soulignant que le gouvernement ukrainien était responsable de la protection de sa population et devait faire respecter le droit universel à la liberté d'expression.

En marge de discussions sur l'économie, l'énergie, la mobilité de la main-d'oeuvre et la sécurité, le premier ministre canadien souhaitait convaincre M. Obama d'autoriser le projet de TransCanada. M. Harper aimerait bien obtenir rapidement ce feu vert de Washington, alors que la Maison-Blanche, de son côté, maintient que le processus d'approbation suit son cours et prendra encore plusieurs mois.

Les deux leaders n'ont par ailleurs pas divergé de leur position officielle dans le dossier pendant le sommet.

Aucun progrès n'a véritablement été réalisé dans le dossier de TransCanada, qui souhaite acheminer le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du Texas, dans le sud des États-Unis.