Le gouvernement Harper est passé d'une absence de consultation à une approche de confrontation puis à un ultimatum aux provinces sur la Subvention canadienne à l'emploi, dénonce le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Les conservateurs ont renié leur promesse de fédéralisme d'ouverture, a tranché le député néo-démocrate Robert Aubin, en point de presse, jeudi.

Son parti trouve inacceptable que le fédéral ait écrit dans le budget 2014 son intention d'aller de l'avant avec la controversée Subvention canadienne à l'emploi sans les provinces, s'il n'y a pas eu d'entente au 1er avril.

Imposer un ultimatum n'est pas une façon de négocier, dit le NPD.

Robert Aubin signale de plus que la subvention fédérale semble faite sur mesure pour les grandes sociétés, et non pas pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui sont légion au Québec.

La subvention d'un total de 300 millions $ va remplacer en partie les transferts d'argent aux provinces qui s'occupaient jusque-là elles-mêmes de la formation de la main-d'oeuvre. D'un maximum de 15 000 $ par employé, elle sera payée par le fédéral et les employeurs.

Québec dénonce cette ingérence dans sa compétence provinciale et exige un droit de retrait du programme fédéral, avec compensation. Ottawa indique que les négociations se poursuivent et le ministre de l'Emploi, Jason Kenney, n'a fermé la porte à aucune option.

Robert Aubin ne croit pas ce qu'il a appelé une «pseudo-ouverture» de la part du ministre. Il estime que plus personne n'accorde de crédibilité au gouvernement conservateur qui se targue d'exercer un fédéralisme d'ouverture et de respecter les compétences des provinces. Surtout pas avec ses méthodes dures de négociation.

Il ne croit pas non plus que le fédéral a mis la table pour concéder au Québec un droit de retrait en louangeant son programme provincial de formation de la main-d'oeuvre. S'il trouve que le modèle québécois est si bon, pourquoi ne pas s'en servir pour créer le programme fédéral, demande le député de Trois-Rivières.