Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a balayé d'un revers de main les critiques de Pauline Marois sur son budget, mercredi, affirmant qu'un gouvernement provincial n'a pas à dire à Ottawa comment dépenser son argent.

Budget fédéral: «du véritable gaspillage», dit Marois

La première ministre péquiste s'est insurgée contre le budget dévoilé mardi par M. Flaherty. Elle critique tout particulièrement sa volonté de mettre en oeuvre la Subvention canadienne à l'emploi, une mesure qu'elle perçoit comme une intrusion dans le champ de compétences de Québec. 

Le budget conservateur donne aux provinces jusqu'au 1er avril pour convenir d'une entente sur la formation de la main-d'oeuvre. Faute de quoi, le fédéral mettra son initiative à exécution sans leur aval. 

Questionné sur les objections de Mme Marois, mercredi matin, Jim Flaherty a d'abord précisé qu'il est ministre des Finances « d'un gouvernement qui est solvable ». 

« L'argent qui est mis dans le programme de formation de la main-d'oeuvre n'est pas de l'argent venant des taxes provinciales, c'est de l'argent des taxes fédérales, a-t-il déclaré. Un gouvernement provincial n'a pas à dire au gouvernement fédéral comment dépenser de l'argent des taxes fédérales. »

Le ton du ministre Flaherty tranche avec celui de ses collègues Denis Lebel, lieutenant québécois de Stephen Harper, et Jason Kenney, ministre de l'Emploi. 

Mardi, M. Lebel a rappelé qu'Ottawa reconnaît le modèle québécois dans le domaine de la formation de la main-d'oeuvre. Il a martelé qu'Ottawa veut avant tout s'entendre avec le gouvernement Marois dans cet épineux dossier.

« La discussion va se continuer, a déclaré M. Lebel mardi. On veut vraiment trouver un terrain d'entente avec la province. » 

Le gouvernement Harper a annoncé l'an dernier son intention de réformer le programme de formation de la main-d'oeuvre, par lequel Québec touchait 116 millions par année. Ottawa a d'abord exigé que les provinces et les entreprises financent également le programme de subventions. Dans son budget d'hier, Jim Flaherty a renoncé à demander la participation financière des provinces.