Le ministre de l'Agriculture, Gerry Ritz, espère pouvoir éviter la guerre de l'étiquetage avec les États-Unis mais affirme être prêt à leur livrer bataille si le Congrès américain va de l'avant avec son projet de loi en la matière.

M. Ritz a lancé un dernier appel aux élus américains pour qu'ils modifient les réglementations d'étiquetage de la nourriture, et plus particulièrement les articles portant sur la viande. Les législateurs pourraient se prononcer sur le projet de loi de 950 pages dès mercredi matin à l'occasion la tenue d'un premier vote.

Le ministre a dit souhaiter que les esprits se soient calmés d'ici là et que la pression de l'industrie américaine se soit fait ressentir auprès de certains élus.

Ottawa se plaint depuis longtemps des règles entourant l'étiquetage du pays d'origine, adoptées par l'administration américaine en 2008. Le gouvernement fédéral affirme que ces mesures nuisent autant à l'industrie de la viande du Canada que celle des États-Unis. Elles feraient augmenter le prix des exportations canadiennes et diminuer leur caractère attractif, alors que leurs prix sont moins concurrentiels sur les marchés. L'impact financier sur les ventes de viande serait d'environ 1 milliard $ par année en pertes.

Les espoirs de voir ce conflit se résorber se sont amoindris à nouveau lorsque les législateurs américains ont conclu une entente, lundi, entente qui n'apportait aucune modification au sujet de l'étiquetage de la viande.

Si les élus ne font aucun amendement de dernière minute, le Canada n'aura d'autre choix que de s'en remettre à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a affirmé le ministre Ritz. L'affaire devrait être entendue à compter du 18 février.

«C'est une bonne nouvelle. Les choses commencent à bouger», a-t-il soutenu.

Si l'OMC tranche en faveur du Canada, des tarifs douaniers pourraient être imposés à toutes exportations américaines dès le début de 2015, des produits du boeuf et du porc aux céréales en passant par les fruits.

Or, une telle mesure ne serait appliquée qu'en dernier recours puisque ces tarifs entraîneraient des coûts supplémentaires à la fois pour les entreprises et les consommateurs, a prévenu le ministre de l'Agriculture de la Saskatchewan, Lyle Stewart.

Ottawa a aussi fait part de son intention de soutenir les parties prenantes de l'industrie aux États-Unis et au Mexique pour tenter d'obtenir une injonction de la cour qui empêcherait les États-Unis d'implanter la réglementation.