Le président de la Chambre des communes, Andrew Scheer, a rejeté mardi la plainte d'une députée néo-démocrate contre le sénateur conservateur Jean-Guy Dagenais en lien avec une lettre qu'elle qualifiait de « misogyne ».

M. Scheer a jugé que le privilège parlementaire de la députée de Terrebonne-Blainville, Charmaine Borg, n'a pas été enfreint par une lettre virulente que lui a expédiée le sénateur en décembre.

En revanche, affirme le président, la députée dispose des mêmes recours que tout autre citoyen si elle estime que le sénateur l'a diffamé. Autrement dit, rien ne l'empêche d'intenter une poursuite contre M. Dagenais.

L'ancien policier a expédié la lettre peu après avoir reçu un dépliant du NPD prônant l'abolition du Sénat. Il y dépeint Mme Borg comme une ignorante, élue par chance, et qui se livre à du « chialage ».

« Comme députée NPD, qui n'aurait probablement jamais été élue sans une spontanée sympathie des Québécois pour Jack Layton, qui avait désigné des poteaux pour boucher les trous dans plusieurs circonscriptions de la province, savez-vous que l'abolition du Sénat, dont vous parlez, ne fait même pas partie du programme du NPD? Et définitivement que vous ne connaissez rien en matière constitutionnelle pour écrire de telles allégations. Il y a une bibliothèque bien garnie sur le sujet, à votre disposition, dans le Parlement et je vous suggère de vous en servir », a notamment écrit M. Dagenais.

Dans sa plainte à la Chambre, Mme Borg soutenait que le sénateur a tenté de l'empêcher de remplir ses fonctions parlementaires. Elle a qualifié le contenu de la lettre de « condescendant et misogyne ».

« La vieille mentalité qui semble imprégner la vision politique du sénateur Dagenais est précisément le genre de barrières contre lesquelles se butent les jeunes femmes qui décident de se lancer en politique », a dénoncé la députée en déposant sa plainte en décembre.