Adversaires politiques, anciens premiers ministres, gens d'affaires et militants libéraux se sont réunis hier soir à Toronto afin de rendre hommage à l'ancien premier ministre canadien Jean Chrétien, qui a eu 80 ans le 11 janvier dernier.

La cérémonie, qui a été animée en partie par l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, s'est déroulée à guichets fermés. En tout, plus de 700 personnes ont répondu à l'invitation, dont le billet coûtait 400 dollars. Les dons amassés ont été versés à la Maison de la francophonie de Toronto.

Harper le premier

C'est le premier ministre Stephen Harper qui a ouvert le bal des honneurs en saluant par vidéo les années de service que M. Chrétien a consacrées à la vie publique.

M. Harper, qui est présentement au Moyen-Orient dans le cadre d'une visite officielle de la région, a souligné que M. Chrétien partageait avec le conservateur John A. Macdonald, le tout premier premier ministre du pays, la même date d'anniversaire.

Parmi ceux qui faisaient partie du comité promotionnel de la soirée, on note l'ancien premier ministre conservateur Joe Clark, l'ancien chef du Nouveau Parti démocratique Ed Broadbent et les anciens premiers ministres provinciaux Jean Charest, Mike Harris, Bill Davis, Gary Filmon, Roy Romanow, Brian Tobin et Bernard Lord. Frank McKenna, Daniel Johnson et Bob Rae étaient également présents.

Justin Trudeau, l'actuel chef du Parti libéral du Canada, a été ovationné lorsqu'il est monté sur scène.

En imitant la voix de Jean Chrétien, il a raconté que la marque de commerce libérale était de «garder son portefeuille à droite, mais son coeur à gauche».

Lors de son discours, l'ancien premier ministre du Québec Jean Charest a raconté comment il avait eu pendant sa carrière politique des différends avec M. Chrétien, mais qu'ils s'étaient toujours entendus sur la cause fédéraliste.

L'unité canadienne d'abord et avant tout

C'est sans doute ce thème - l'unité canadienne - qui a le plus marqué la carrière du «p'tit gars de Shawinigan».

Dans son discours, qu'il a prononcé en fin de soirée, il a dit à la foule «qu'il ne fallait pas abandonner» les réalisations du Parti libéral, notamment la Charte canadienne des droits et libertés.

«Un pays est toujours fragile», a-t-il affirmé.

Jean Chrétien a été élu à la Chambre des communes en 1963. Il est devenu premier ministre en 1993, poste qu'il a conservé jusqu'à sa retraite, dix ans plus tard.

Au moment où il a quitté la vie politique, son parti traversait le scandale des commandites.

Pendant sa carrière politique, il a notamment été le bras droit de Pierre Elliot Trudeau lors du référendum sur la souveraineté du Québec, en 1980, et lors du rapatriement de la Constitution, en 1982.

- Avec La Presse Canadienne et le Toronto Star