L'organisme Concertation pour Haïti (CPH) critique le manque de transparence du Canada dans son aide à Haïti après le séisme de 2010 et remet en question le modèle de développement qu'il impose.

L'organisme cite les conclusions de Paul Cliche, chercheur à l'Université de Montréal, qui a relevé des avancées en matière de reconstruction, mais aussi une situation qui demeure critique.

Le relogement de la population affectée par le séisme, l'épidémie de choléra et le contrôle du processus d'aide d'urgence et de reconstruction suscitent encore son inquiétude.

Paul Cliche affirme à propos des sommes versées par Ottawa qu'il demeure impossible de savoir à qui ont été attribués plus des deux tiers du financement de l'aide de reconstruction, montant équivalant à près de 554,8 millions $.

Et alors que selon les Nations unies (ONU), 171 974 personnes demeurent encore sur 306 sites temporaires, les objectifs en matière de reconstruction n'ont été atteints qu'à 13%.

Par ailleurs, Concertation pour Haïti croit que l'orientation du gouvernement du Canada est de subordonner le développement international et la lutte à la pauvreté aux intérêts commerciaux du Canada.

Paul Cliche déplore aussi que les institutions haïtiennes soient peu présentes dans le processus d'aide humanitaire et de reconstruction.

La CPH sollicite une rencontre avec les décideurs canadiens pour redéfinir les orientations de l'aide canadienne et trouver des solutions qui favoriseront une véritable refondation sociale et économique d'Haïti.