À moins de deux semaines de l'élection partielle dans la circonscription de Bourassa, le Nouveau Parti démocratique (NPD) jette les gants en critiquant sévèrement la décision du candidat libéral Emmanuel Dubourg d'empocher une indemnité de départ de 100 000$ de l'Assemblée nationale avant de tenter sa chance sur la scène fédérale.

Les stratèges néo-démocrates sillonneront la circonscription aujourd'hui afin d'installer de nouvelles affiches électorales rappelant aux électeurs que M. Dubourg fait partie du «Club privilège libéral» et qu'il n'a pas hésité à toucher cette indemnité de départ moins de neuf mois après avoir été réélu à Québec, dans l'espoir de succéder à Denis Coderre dans Bourrassa.

«Rien de trop beau pour la classe privilège», peut-on lire sur ces affiches.

Un nouveau site web (www.npd.ca/privilege-liberal) mis sur pied par l'équipe de la candidate du NPD, Stéphane Moraille, sera aussi lancé pour rappeler aux électeurs de Bourassa la controverse entourant la démission de M. Dubourg de l'Assemblée nationale.

«Justin Trudeau est invisible à Ottawa. Il est incapable de forcer Stephen Harper à rendre des comptes sur le scandale au Sénat - probablement parce que les sénateurs libéraux sont eux-mêmes aux prises avec le scandale», peut-on lire sur le site.

«Au même moment, son candidat Emmanuel Dubourg s'est transformé en courant d'air dans Bourassa. Il fuit la controverse causée par sa décision de laisser tomber les électeurs moins d'un an après le scrutin - et d'empocher 100 000$ en prime de départ - par pure ambition personnelle», affirme-t-on aussi.

Enfin, des dépliants seront envoyés dans les foyers de Bourassa afin de marteler le même message.

Vive controverse

Ce n'était qu'une question de temps avant que les stratèges du NPD décident de jouer cette carte dans l'espoir de remporter la victoire dans Bourassa le 25 novembre. D'autant plus que l'indemnité de départ de 100 000$ a provoqué une vive controverse au Québec.

Le hasard a voulu que le NPD lance ce blitzkrieg alors que le chef néo-démocrate Thomas Mulcair et le chef du Parti libéral Justin Trudeau doivent faire campagne aujourd'hui dans Bourassa afin de donner un coup de pouce à leur candidat respectif.

«Il est important de rappeler aux électeurs de Bourassa que M. Dubourg a abandonné les électeurs de Viau alors qu'il était député à l'Assemblée nationale et qu'il pourrait faire le même le coup aux électeurs de Bourassa dans neuf mois s'il devient député à la Chambre des communes», a confié hier soir un stratège du NPD, qui a requis l'anonymat.

«La décision de M. Dubourg de toucher 100 000$ en fonds publics démontre que le Parti libéral est toujours sous l'emprise de la culture de tout-m'est-dû. Ça aussi, il faut le rappeler aux électeurs», a ajouté ce stratège.

Des élections partielles auront lieu dans quatre circonscriptions en tout au pays le 25 novembre, soit Bourassa, Toronto-Centre, en Ontario, ainsi que Provencher et Brandon-Souris, au Manitoba.

Le NPD déploie des efforts importants pour remporter la victoire dans Bourassa et Toronto-Centre, deux bastions libéraux. Dans Bourassa, des dizaines de députés et de militants du NPD ont été conscrits pour faire du porte-à-porte les fins de semaine afin d'appuyer la candidate Stéphane Moraille, avocate et ancienne chanteuse du groupe Bran Van 3000.

Photo Martin Chamberland, archives La Presse

Dans Bourrassa, l'ancien député libéral provincial de Viau, Emmanuel Dubourg, tente de succéder au député libéral démissionnaire Denis Coderre, maintenant maire de Montréal.