En cette Journée internationale de la paix, le Collectif Échec à la guerre a tenu un rassemblement, au centre-ville de Montréal, pour dénoncer les politiques qualifiées de «militaristes» du gouvernement canadien.

Une centaine de militants pacifistes se sont réunis au Square Dorchester pour écouter des discours et signifier leur désaccord à la guerre.

Le Collectif regrette entre autres l'augmentation des dépenses militaires et la «glorification» de la guerre par le gouvernement de Stephen Harper.

L'organisme déplore notamment la présence dite «envahissante» de l'armée canadienne dans un très grand nombre d'événements sportifs et culturels.

Selon le Collectif, il est important de rappeler aux dirigeants «que la guerre n'apporte que destruction et carnage».

Malgré le petit nombre de personnes présentes à l'événement, les organisateurs sont convaincus que les Canadiens sont en grande majorité opposés à la guerre.

«Les gens sont préoccupés par le fait qu'on dépense énormément d'argent en quincaillerie militaire plutôt que dans les programmes sociaux, mais la possibilité de mobiliser cette opinion-là dans des actions concrètes est plus limitée aujourd'hui que ce l'était en 2003 lors de la guerre en Irak»», affirme Raymond Legault, l'un des porte-parole du Collectif.

Selon lui, la suspension d'une intervention militaire en Syrie, suite à l'entente entre la Russie et les États-Unis sur la destruction des armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad, a fait en sorte de mobiliser moins de gens en cette journée de manifestation.

«Les gens ont tendance à réagir surtout quand les bombes tombent», observe M. Legault.

Politique militariste

Le Collectif croit que la guerre est devenue un élément central de la politique étrangère du gouvernement, au détriment de la diplomatie.

«On fait la guerre en Afghanistan, on bombarde en Lybie, on appuie une volonté de bombarder la Syrie bientôt, peut-être, et on a augmenté les dépenses militaires de 50 pour cent depuis l'an 2000», poursuit Raymond Legault.

Le Collectif déplore aussi que le Canada participe de plus en plus à des missions de combats plutôt que de participer aux missions de maintien de la paix des Casques bleus de l'ONU.

Pour Fernand Deschamps, un militant présent à la manifestation, le principal problème est que les citoyens n'ont pas leur mot à dire sur la politique étrangère canadienne.

«Cette militarisation sert à justifier ce qui est injustifiable, à savoir, l'intervention des grandes puissances dans les affaires internes des peuples du monde», soutient M. Deschamps.