Les néo-démocrates ont lancé une pétition pour réclamer du gouvernement Harper qu'il refuse d'accorder des visas aux politiciens russes qui ont élaboré une loi homophobe.

Bien qu'il applaudisse le fait que le gouvernement canadien se soit prononcé contre cette loi, le porte-parole du parti en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, croit qu'Ottawa devrait aller plus loin en interdisant l'accès au pays à ceux qui ont prôné et écrit cette loi.

«Dans ce contexte, il faut mettre des actions derrière les mots, a-t-il dit. Ce que vous avons vu en Russie est répréhensible.»

La candidate néo-démocrate à l'élection complémentaire de Toronto-Centre, et un politicien du NPD provincial, Peter Tabuns, ont joint leurs voix à celle de M. Dewar. Le trio s'est rendu dans le quartier gai de Toronto pour demander aux passants de signer la pétition.

Celle-ci devrait être présentée au gouvernement canadien lorsque la Chambre des communes reprendra ses activités, le mois prochain.

La loi russe controversée dont il est question interdit la prétendue «propagande des relations sexuelles non traditionnelles» et prévoit des amendes contre les organisateurs de défilés gais.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a dénoncé la loi et annoncé que le Canada allait travailler avec des pays ayant la même opinion, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, pour que la Russie change la loi avant les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, l'an prochain.

La Russie assume sa loi et a soutenu qu'elle n'a pas l'intention de la changer, malgré les condamnations internationales et les appels au boycottage des JO.

Le NPD n'appuie pas un boycottage, a rapporté M. Dewar, affirmant que cela détournerait l'attention publique de la cause de la discrimination des minorités sexuelles vers les JO, ce qui est contraire au souhait des militants et militantes gais et lesbiennes en Russie.

M. Baird n'a pas non plus appuyé les appels au boycottage, mais a affirmé que le fait que la Russie soit l'hôte des Jeux y attirerait quand même l'attention.

Le président russe Vladimir Poutine a nié que les homosexuels étaient discriminés en Russie et a soutenu que la loi n'enfreignait pas leurs droits.