Le Parti libéral du Canada mettra en ligne dès mercredi le canevas par lequel il divulguera de façon proactive les dépenses de ses députés et sénateurs. Mais cette divulgation ne sera pas rétroactive.

Le chef libéral Justin Trudeau a indiqué en point de presse mardi que son caucus se réunira à Ottawa mercredi, en dépit de la prorogation du Parlement imposée par le premier ministre Stephen Harper. Au cours de cette rencontre, les députés libéraux apporteront les «touches finales» au système de divulgation de leurs dépenses, qui sera accessible en ligne le jour même.

Mais pour l'instant, le contenu du site devrait être plutôt léger, puisque seules les dépenses comptabilisées à partir du lundi 16 septembre seront enregistrées.

Il n'est d'ailleurs pas encore certain qu'il sera possible de voir dès mercredi des colonnes de chiffres, puisque la divulgation est prévue une fois par trimestre.

Aux yeux de M. Trudeau, il s'agit d'une première étape en faveur de la transparence, mais il n'exclut pas des améliorations à son système de divulgation. Pour l'instant, les factures seront mises en ligne de façon volontaire, un peu comme c'est le cas pour les ministres.

«Il s'agit d'un premier pas vers ce qui sera, je l'espère, une cascade de transparence et d'ouverture, alors que les autres partis tenteront de surpasser les autres. J'aimerais voir une compétition à cet égard, essayer et voir quel parti peut être véritablement le plus transparent envers les Canadiens», a noté M. Trudeau. À ses yeux, la barre est actuellement très basse.

Le chef libéral avait fait cette proposition au printemps dans la foulée des scandales qui avaient entaché le Sénat. «C'est évident que la confiance est rompue. Les Canadiens, dans l'ensemble, ne font plus confiance à leurs politiciens», s'est-il désolé.

Économie

En point de presse, M. Trudeau a également révélé que sa candidate vedette en vue de l'élection complémentaire de Toronto-Centre, Chrystia Freeland, allait mettre la main à la pâte dans l'élaboration de sa plateforme économique pour 2015.

Le chef libéral s'était attiré les critiques de ses adversaires politiques lors de son caucus à l'Île-du-Prince-Édouard, à la fin d'août, quand il avait signalé qu'il faudrait attendre le dévoilement de sa plateforme aux prochaines élections générales avant de connaître ce qu'il proposera aux Canadiens sur le plan économique.

Mardi, il a annoncé la création «d'un comité consultatif sur l'économie» coprésidé par Mme Freeland, ex-journaliste économique et auteure, et le député Scott Brison.

«Ce que nous faisons aujourd'hui est de mettre en place un processus très sérieux et un effort pour répondre, d'une façon brillante et sophistiquée, à comment nous pouvons garantir la prospérité de la classe moyenne canadienne dans l'avenir», a lancé Mme Freeland.

«Il ne s'agit pas d'un plan en trois points, (rédigé) sur une serviette de table un matin. C'est un problème très, très difficile et nous roulons nos manches et nous mettons au travail dès aujourd'hui», a-t-elle ajouté.

Chrystia Freeland affrontera notamment une autre journaliste, Linda McQuaig, qui briguera les suffrages dans Toronto-Centre sous la bannière du Nouveau Parti démocratique.