Des centaines de scientifiques ont manifesté pour exprimer leur insatisfaction et demander au gouvernement conservateur de cesser de les museler et d'arrêter de réduire les fonds qui leur sont accordés.

Les protestataires massés à proximité de la Tour de la Paix ont expliqué que le gouvernement Harper s'est progressivement donné les moyens pour contrôler ce qu'ils sont autorisés à dire aux médias.

Ils ont aussi accusé le gouvernement fédéral de vouloir valoriser les intérêts commerciaux dans le domaine de la recherche et de financer des projets susceptibles de rapporter gros.

D'après un professeur de biologie de l'Université d'Ottawa, Jeremy Kerr, il faut vraiment que la situation soit grave pour qu'un groupe aussi apolitique que la communauté scientifique décide d'exprimer publiquement sa frustration.

M. Kerr a reproché à M. Harper de s'être laissé obnubiler par des considérations idéologiques qui auraient pris le pas sur les «preuves» et même sur «l'honnêteté».

La manifestation d'Ottawa ne se veut pas un événement isolé. Elle s'inscrit dans une série de rassemblements baptisés «Tous ensemble pour la science» qui sont organisés par le groupe Evidence for Democracy.

Le chef de l'opposition officielle à Ottawa a accordé son soutien aux protestataires. Thomas Mulcair a indiqué que l'utilisation de données scientifiques est nécessaire dans le cadre du processus décisionnel.

C'est, selon lui, primordial pour assurer la protection du public. M. Mulcair a ajouté qu'en voulant faire taire les scientifiques ou en les renvoyant purement et simplement, Stephen Harper va à l'encontre de l'esprit parlementaire qui doit être axé sur des débats ouverts.