Le Canada est ouvert à collaborer avec les États-Unis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur pétrolier, a réitéré le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, hier, lors d'un passage à Washington. Mais il reste vague quant aux mesures précises que son gouvernement souhaite adopter.

M. Oliver menait un nouveau voyage ministériel dans la capitale américaine pour inciter l'administration Obama à approuver la construction de l'oléoduc Keystone XL. Il a rencontré le secrétaire à l'Énergie, Ernest Moniz.

« Nous voulons faire progresser notre collaboration à un niveau plus élevé », a déclaré le ministre Oliver lors d'une téléconférence.

Le ministre a indiqué que les deux pays pourraient s'entraider davantage en matière de recherche et de partage de connaissance. Mais il a refusé de fournir davantage de précisions, même questionné à brûle-pourpoint sur la possibilité d'établir des cibles d'émissions communes avec les États-Unis.

Le voyage de M. Oliver survenait trois jours après que des médias eurent rapporté l'existence d'une lettre de Stephen Harper au président Obama. Le premier ministre y aurait offert d'imposer des cibles d'émissions de GES à l'industrie pétrolière.

M. Oliver a refusé de commenter le contenu de la lettre, qualifiant celle-ci d'«hypothétique».

L'aval de l'administration Obama se fait toujours attendre pour ce projet de 7 milliards, piloté par la société TransCanada. Le projet est vivement contesté par les écologistes au sud de la frontière, qui craignent une expansion tous azimuts des sables bitumineux, dont l'extraction entraîne des rejets de GES plus importants que le pétrole conventionnel.

Barack Obama a fait savoir qu'il autorisera la construction de l'oléoduc à condition qu'il ne contribue pas à augmenter les émissions de GES. Il a aussi mis en doute les retombées économiques potentielles d'un tel projet.

L'industrie des sables bitumineux, responsable de 7% des émissions canadiennes de GES, est appelée à doubler, voire à tripler sa production au cours des prochaines décennies. Le gouvernement Harper promet depuis des années des normes pour plafonner ces émissions, mais celles-ci se font toujours attendre.