Le Canadien Omar Khadr, rapatrié au pays en septembre dernier après 10 ans de détention dans la prison militaire américaine de Guantánamo, dans l'île de Cuba, serait-il détenu illégalement dans le centre de détention à sécurité maximale d'Edmonton? C'est ce que soutient son avocat, Dennis Edney, qui réclame qu'il soit immédiatement transféré dans une prison provinciale.

Selon Me Edney, qui a accordé une entrevue à La Presse, le gouvernement canadien ne respecterait pas la Loi sur le transfèrement international des délinquants en soumettant Omar Khadr aux mêmes conditions de détention qu'un adulte depuis son rapatriement au Canada, alors qu'il a plaidé coupable à des actes qu'il a commis lorsqu'il était un enfant. Selon les règles établies par la Loi, plaide l'avocat, son client - condamné à huit ans d'emprisonnement - devrait être détenu dans une prison provinciale, et non dans un pénitencier fédéral à sécurité maximale.

Coupable de meurtre

Omar Khadr, qui aura 27 ans le mois prochain, purge depuis le 31 octobre 2010 une peine de huit ans d'emprisonnement après avoir plaidé coupable à des accusations de meurtre en violation du droit des conflits armés et de soutien matériel au terrorisme. Depuis son arrivée au Canada, il a été détenu au pénitencier à sécurité maximale de Milhaven, près de Kingston, en Ontario, puis a été transféré dans un autre établissement à sécurité maximale, cette fois-ci à Edmonton, après avoir reçu des menaces de mort, selon le Toronto Star.

«Omar Kahdr a plaidé coupable et reconnu avoir commis des crimes d'une gravité extrême, dont l'assassinat du sergent infirmier américain Christopher Speer. Le gouvernement du Canada s'opposera vigoureusement à toute action judiciaire demandant une réduction de la peine prononcée à son égard», a annoncé dans un communiqué le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Steven Blaney.

Dennis Edney avait annoncé en avril dernier son intention de faire appel de la condamnation d'Omar Khadr à Washington, espérant avoir gain de cause, comme deux autres prisonniers avant lui. La Cour d'appel avait estimé dans deux autres cas que les condamnations pour terrorisme ne pouvaient pas s'appuyer de manière rétroactive sur une loi américaine classant le «soutien matériel au terrorisme» comme un crime de guerre.

- Avec le Toronto Star et l'AFP