La sénatrice Pamela Wallin affirme que le Bureau du premier ministre lui a présenté un ultimatum le mois dernier - démissionner du caucus conservateur d'ici une heure ou perdre son poste.

Mme Wallin a accordé une entrevue à la CBC, jeudi soir, pour donner sa version de l'affaire des réclamations de dépenses discutables qui la poursuit depuis des mois.

Elle affirme que le nouveau chef de cabinet du premier ministre, Ray Novak, et le leadership conservateur au Sénat lui ont déclaré qu'elle n'était pas «représentative» des points de vue qu'ils désiraient avoir en public et qu'elle devait partir.

L'ex-conservatrice s'était jusque-là tenue loin des réflecteurs, en attendant les résultats d'un examen indépendant de ses dépenses, mais dit avoir décidé de donner sa version des événements puisque cet examen a été retardé.

Mme Wallin, qui siège désormais comme indépendante au Sénat, a remboursé des dépenses de l'ordre de 38 000 $, et elle pourrait devoir en rendre davantage.

Elle blâme ces problèmes de dépenses sur son incapacité de traiter correctement les documents nécessaires pour soumettre les réclamations de dépenses.

«Il y a beaucoup de paperasse, particulièrement au sein du gouvernement, chaque fois que vous vous déplacez, à chaque fois que vous vous rendez n'importe où. Il y a même plus de formulaires qu'il est humainement possible d'en traiter. J'ai donc fait des erreurs», a-t-elle déclaré sur les ondes de l'émission «The National».

Un examen des dépenses de voyage de Mme Wallin, entre septembre 2010 et le 30 novembre 2012, révèle qu'elle a réclamé 29 423 $ pour ce qui est considéré comme des déplacements réguliers entre la Saskatchewan et Ottawa, tout en exigeant 321 000 $ supplémentaires pour d'autres voyages ailleurs au Canada et à l'étranger.

Selon Mme Wallin, les dépenses douteuses concernent des vols d'affaires liés à sa participation à plusieurs conseils d'administration, mais n'ont pas été effectués pour le Parti conservateur.

«J'ai accompli très peu de travail directement pour le parti, a-t-elle dit à la CBC. Bien entendu, en Saskatchewan, j'ai fait campagne pour certains de mes collègues, il est évident que j'allais faire cela. Mais il n'y a pas eu de dépenses liées à ces activités, puisque j'étais dans ma province natale.»

La sénatrice dit n'avoir jamais parlé à Stephen Harper de ses problèmes de dépenses, mais a toutefois informé l'ancien chef de cabinet, Nigel Wright.

Elle précise d'ailleurs que celui-ci n'a jamais offert de rembourser n'importe quelle de ses dépenses, comme ce fut le cas avec le sénateur Mike Duffy.

M. Wright a démissionné le mois dernier et a été remplacé par M. Novak après une tempête de publicités négatives pour avoir déboursé 90 000 $ pour dépanner M. Duffy, qui a lui aussi quitté le caucus conservateur.

Selon ce qu'avance Mme Wallin, ses problèmes de dépenses sont complètement différents de ceux de M. Duffy, et des sénateurs Mac Harb et Patrick Brazeau, qui ont été sommés rembourser les sommes réclamées comme allocations de logement.