Le gouvernement du Canada a inscrit les talibans sur sa liste des entités terroristes, a annoncé mercredi le ministre de la Sécurité publique Vic Toews.

Outre les talibans, insurgés islamistes présents en Afghanistan et dans le nord-ouest du Pakistan, le communiqué canadien cite une de leurs factions clés, le réseau Haqqani, également porté sur cette liste. Cette dernière organisation avait été fondée par le chef de guerre Jalaluddin Haqqani pour lutter contre l'invasion soviétique en Afghanistan.

La décision de M. Toews, prise en vertu du Code criminel, est expliquée par le besoin d'«outils pour lutter contre le terrorisme».

«Bien qu'il ne soit pas criminel d'être membre d'une entité inscrite sur la liste, le Code criminel établit que toute personne ou tout groupe inscrit peut voir ses biens saisis et confisqués. Les personnes et les organisations qui effectuent des opérations portant sur les biens ou les finances d'entités inscrites s'exposent à des sanctions sévères», poursuit le ministre.

«De plus, il est criminel de participer ou de contribuer sciemment à toute activité d'une entité inscrite ayant pour but d'accroître la capacité de l'entité de se livrer à une activité terroriste ou de la faciliter», ajoute-t-il.

En fait, les organisations canadiennes ont l'interdiction d'entrer en relations d'affaires avec les talibans depuis l'adhésion d'Ottawa à la liste des sanctions de l'ONU contre Al-Qaïda, en 1999.

En novembre dernier, le réseau Haqqani a été ajouté à la liste noire du Comité des sanctions de l'ONU, dans le sillage de décisions similaires des États-Unis.

En vertu de ces sanctions, les États membres de l'ONU ont l'obligation d'imposer au réseau Haqqani un gel des avoirs, un embargo sur les armes et une interdiction de voyager.