Bien qu'il leur ait été rappelé qu'ils pouvaient s'exprimer sans sanction politique en Chambre, les députés fédéraux ont été peu nombreux à se prévaloir de leur droit, mercredi, à Ottawa.

Pas plus de trois députés se sont levés pour poser une question imprévue à la Chambre des communes. Mardi, le président de la Chambre, Andrew Scheer, avait rappelé aux élus que le règlement prévoit qu'ils peuvent se lever en tout temps pour faire une remarque ou poser une question. Il lui revient toutefois de déterminer qui, des députés se levant, peut prendre la parole. Pendant des décennies, les partis se contentaient plutôt de livrer au président de la Chambre des communes leur liste des députés qui parleraient.

Le député qui a lancé la controverse, le conservateur Mark Warawa, a pu faire une remarque non prévue sur une cueillette de financement pour un centre artistique de sa circonscription, en Colombie-Britannique. Une vingtaine de députés conservateurs se sont ensuite levés pour l'applaudir.

M. Warawa a déclenché le débat sur la liberté de parole des députés le mois dernier, se plaignant auprès de M. Scheer que le whip de son parti l'avait empêché de faire une remarque en Chambre.

Mais tous n'ont pas eu la même chance mercredi, le député libéral Denis Coderre et la chef du Parti vert Elizabeth May tentant à de multiples reprises d'attirer l'attention du président pour pouvoir prendre la parole. M. Coderre, qui figurait déjà sur la liste des élus devant s'adresser à leurs confrères, a pu poser sa question, mais ce ne fut pas le cas de Mme May.

Par ailleurs, les députés ont entamé un débat sur une motion libérale déposée mardi, qui permettrait aux élus de parler selon un ordre alphabétique, tout en respectant le pouvoir de M. Scheer de trancher sur qui peut, ou pas, se prononcer en Chambre.

La motion avait été proposée par le chef libéral Justin Trudeau.