Les attentats terroristes devraient donner lieu à des chasses à l'homme, pas à des réflexions sur leurs causes profondes, a estimé mercredi le premier ministre Stephen Harper, dans une attaque à peine voilée contre son nouveau rival libéral, Justin Trudeau.

Dans une brève déclaration prononcée à Londres, où il assistait aux funérailles de Margaret Thatcher, M. Harper a estimé que lorsque des événements violents comme ceux de Boston se produisent, l'heure n'est pas à la rationalisation ou à la recherche d'excuses et de causes profondes.

Au dire du premier ministre, il s'agit plutôt de condamner catégoriquement les événements, puis d'être aussi dur que possible avec les coupables.

Les commentaires de M. Harper semblent être en réplique directe à une entrevue accordée par Justin Trudeau à la CBC, lors de laquelle le chef libéral a expliqué que pour ramener la sécurité, il est important d'examiner la cause des attentats terroristes.

Lors de cette entrevue, M. Trudeau a rappelé que l'identité du ou des suspects, ainsi que leurs motivations, demeuraient pour l'instant inconnues. Il est donc nécessaire, a-t-il avancé, de comprendre l'origine de ces tensions - voire de cette guerre - entre les terroristes et la société.

Mercredi, le chef libéral a été invité à clarifier ce qu'il entendait par «causes profondes».

«Bien entendu, nous devons nous assurer que nous créons une collectivité, un pays, un monde sûr pour tous», a-t-il dit. «Et cela survient à la fois grâce à la sécurité et à un engagement pour la paix, tel que souligné dans la Charte canadienne des droits et libertés.»

En raison de la proximité de Boston avec la frontière, les autorités canadiennes ont augmenté les mesures de sécurité dans la foulée des attentats, alors que les autorités américaines continuent leur recherche d'indices et de suspects liés aux explosions, qui ont fait trois morts et plus de 170 blessés lundi.